L’étrange « classement mondial » de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse
(Agence Ecofin) - Reporters sans frontières (RSF) vient de publier son index annuel intitulé « Classement mondial de la liberté de la presse ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce classement suscite des interrogations.
Même si l’ONG prend la précaution de reconnaître qu’« il ne s’agit en aucun cas, d’un indicateur de la qualité de la presse », il est tout de même surprenant de trouver, par exemple, la presse centrafricaine au 11eme rang africain et la presse algérienne au 34eme rang. Ou encore d’apprendre qu’il y a davantage de libertés de la presse en Libye, au Soudan du Sud ou au Zimbabwe qu’au Maroc.
Sur le plan de la méthodologie, l’ONG fournit force détails scientifiques sur ses formules de calcul et de pondération, sur le contenu du questionnaire ayant servi à l’enquête. En revanche, la composition des panels qui se sont prononcés sur chacun des pays classés reste aussi secrète que la formule de fabrication du Coca Cola. Ce « classement mondial » aurait été établi, selon RSF, par « des organisations partenaires de Reporters sans frontières, par son réseau de 150 correspondants, par des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme. »
On ne saura donc jamais qui, et sur quelle base de représentativité, a estimé que la presse du Liechtenstein figure dans le top ten mondial de la liberté de la presse (sic), que la presse de Guinée Bissau est plus libre que celle de la Côte d’Ivoire ou du Nigéria ou encore que la presse libyenne vient de gagner 23 places par rapport à 2012...
Classement 2013 de la liberté de la presse en Afrique selon RSF
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