(Agence Ecofin) - Lundi, Thierno Alassane Sall, le ministre de l’énergie du Sénégal a annoncé le gel de l’installation des nouvelles stations-service à Dakar. Selon le responsable, il est nécessaire pour le gouvernement de mettre de l’ordre dans la distribution des produits pétroliers car, comme l’explique Le 360, l’implantation tous azimuts de stations-service dans la ville inquiète les populations.
Cependant, l’adoption de cette mesure n’a pas été du goût de l’association sénégalaise des pétroliers (ASP). Ameth Guissé, le premier responsable de l’association, déplore le caractère unilatéral de la décision et le fait qu’elle profite beaucoup plus au Français Total, leader de la distribution de produits pétroliers dans le pays.
« L’Etat favorise Total au détriment des investisseurs nationaux », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par Sene News.
En effet, la présence de Total dans la capitale sénégalaise est totale. « Il y a des axes à Dakar où l’on voit deux ou trois stations-service, alors qu’il n’y a personne d’autre », a-t-on appris, ce qui justifierait le statut de leader de la distribution de produits pétroliers du groupe français dans le pays.
« Le problème qui se pose est celui de la régulation. C’est vrai que ça nous pose problème, si une société comme Total est implantée un peu partout au Sénégal, surtout à Dakar. Apres avoir laissé Total finir son implantation, le gouvernement veut interdire aux autres sociétés de s’implanter (…) S’il faut réguler, il faut revoir la position dominante de Total. On peut penser que l’Etat veut lui faire une faveur, en la laissant s’implanter un peu partout. L’Etat doit régler sa position. Plus de 70% du volume du secteur des hydrocarbures se trouve à Dakar », a fait savoir le responsable.
En attendant la suite du dossier, l’ASP a dit être ouverte à des négociations avec le gouvernement, en vue de lui faire changer d’avis. « Le mieux est d’entendre toutes les parties pour voir les vraies raisons qui ont motivé cette décision », a expliqué son responsable. Et d’indiquer que si la décision doit néanmoins passer, dans un esprit de régulation du secteur, le gouvernement doit revoir toutes les implantations, y compris celles des sociétés implantées avant.
Olivier de Souza