(Agence Ecofin) - Standard & Poors a révisé à la hausse les perspectives de Commercial International Bank, Banque Misr et National Bank Egypt, trois importantes banques de l'Egyptian Exchange, les faisant passer de "stable", à "positive", a-t-on appris d'un communiqué publié à ce propos le 27 mai 2015
L'analyse de l'agence de notation américaine associe cette évolution des choses à l'amélioration de la note souveraine de l’Égypte, pour laquelle elle a fait passer les perspectives de stable à positive, le 15 mai dernier, expliquant que le risque pour ces banques tient davantage de la forte exposition de leurs portefeuilles de prêts, aux obligations souveraines émises par le gouvernement de ce pays.
De son avis, même si cette exposition reste importante pour chacune de ces trois banques, l'amélioration de la note de l’Égypte, devrait faire passer le niveau de risque actuellement "modéré", à "adéquat". Rappelons que, malgré l'amélioration des perspectives dans la notation de Standard & Poors, la note aussi bien de la dette publique égyptienne que des banques qui sont créancières du gouvernement, restent dans la catégorie très spéculative (B) sur le long terme et ultra spéculatif (C) sur le court terme.
Cette nouvelle notation de l'agence américaine vient remettre au goût du jour, la nécessité pour les banques égyptiennes de prêter davantage aux acteurs économiques autres que le gouvernement. Selon une étude réalisée par Commercial International Bank elle même en avril 2015, la largeur du marché des obligations du trésor égyptien est à l'origine de cette forte exposition des banques vis-à-vis du gouvernement.
Le rapport pousse l'analyse plus loin en indiquant que, si le volume des prêts accordé par les banques égyptienne a fortement progressé (70%), passant de 45,3 milliards $ en 2006 à 77 milliards $ à la mi 2014, cette performance se trouve diluée par une hausse encore plus forte (155%) des dépôts de la clientèle qui, sur la même période sont passés de 75 milliards $ à 192,2 milliards $. En conséquence, le ratio des prêts sur les dépôts s'en est trouvé dégradé, passant de 60% à 40%.
Standard & Poors relève la portée de ce risque notamment pour la Commercial International Bank of Egypt, en expliquant que cette dernière ne pourra pas résister suffisamment, si jamais le gouvernement égyptien se trouvait soudainement en défaut.
Pour certains analystes observateurs de l'économie égyptienne, ces indicateurs signifient désormais une seule chose, à savoir que les entreprises et les individus doivent se repositionner sur le marché du crédit. Une recommandation qui semble moins évidente à mettre en œuvre.
Idriss Linge
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