(Agence Ecofin) - Des gestionnaires de Fonds Communs de Placement (FCP) sud-africains ont exprimé leur désaccord sur les conclusions de la dernière étude bi-annuelle de Morningstar (firme de gestion et de recherche sur les investissement, basée à Chicago), qui évalue les expériences vécues par les investisseurs, achetant des fonds (FCP) dans 25 pays à travers l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et l’Afrique.
Dans le cadre de cette enquête, les chercheurs de Morningstar ont primé la Corée du sud et les États-Unis comme les marchés les plus favorables aux investisseurs de fonds avec des notes « A ». Dans le même temps, la Chine apparaît comme le moins favorable aux investisseurs et l'Afrique du sud, classée 22ème tout comme la France, écope d'un "C"
La méthodologie de l'étude consiste à évalauer chaque pays sur la base de certains indicateurs que sont: une règlementation dynamique et une fiscalité adaptée, la transparence, les frais et commissions, une commercialisation diversifiée et un niveau d'information des investisseurs au moyen des médias locaux. Ces indicateurs sont ensuite pondérés afin de calculer une note globale.
Sur la base de ces indicateurs, Morningstar a conclu que les fonds opérant en Afrique du sud ont amélioré leurs politiques de publication des données. Un autre bon point pour le pays, c’est le dégroupage des frais annuels d'investissement avec les autres dépenses comme le recours à des analyses spécifiques. Cette politique a contribué à améliorer les frais d'investissement. Mais lorsqu'on cumule l'ensemble des dépenses faites par an pour investir sur un FCP sud-africain, on est dans la moyenne des actions ou des produits à rendements fixes, ce qui lui vaut un B.
Par contre, les analystes de Morningstar ont estimé que l'Afrique du sud doit encore améliorer la régulation et la fiscalité des FCP. « Le contrôle exercé sur le capital limite les possibilités d'investissement à l'étranger, ce qui réduit le choix des investisseurs. En même temps, la pression fiscale sur les fonds peut encore être réduite », peut-on lire en synthèse dans le document. Sur ces deux points, l'Afrique du sud a écopé d'un C+, ce qui explique le mécontentement de certains acteurs du secteur.
Pour Leon Campher, le directeur de l'association des FCP de ce pays, la méthodologie de Morningstar est imparfaite et par conséquent, a conduit a une note injuste. « Nous avons été mal notés du point de vue de la régulation parce que Morningstar estime que nous avons deux régulateurs, ce qui est fallacieux », a fait savoir M. Campher. Peter Dempsey son adjoint, estime que le fait même de ne classer que 25 pays donne l'impression que l'Afrique du sud est parmi les derniers. Ce classement devrait à son avis, s'ouvrir à plus de marchés qu'actuellement.
Chez Morningstar on reste imperturbable face à cette pluie de critiques. Tal Nielbur le représentant sud-africain de la firme, a expliqué aux médias qu'un des points qui plombe la position de l'Afrique du sud, c'est le contrôle de change qui limite la capacité pour les fonds d'investir complètement sur d'autres marchés. Aussi, il note que, même s'il existe plusieurs types de produits proposés dans le secteur, dans la pratique, plusieurs fonds ne sont pas disponibles d'accès à travers l'ensemble de ces produits offerts.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.