(Agence Ecofin) - La dévaluation du naira, une décision très stratégique, prise par la banque centrale du Nigéria, sous la pression de la communauté des gros investisseurs et autres institutions internationales, commencent à avoir des répercussions sur le commerce de certains produits entre le Benin et le Nigéria.
Dans un parc automobile de la ville de Cotonou (capitale du Benin), Kougbetode Donatien, un vendeur de voiture explique que, tout comme ses autres collègue du secteur, il a dû revoir ses prix de vente à la baisse, car les véhicules qui sont principalement achetés par des Nigérians ont connu une baisse de la demande.
A Lagos de l'autre côté de la frontière, on explique que la faute revient à la dévaluation du naira. « Avant, avec 300 nairas, on avait jusqu'à 1000 FCFA, cela nous permettait d'acheter des voitures à des prix abordables. Maintenant, pour avoir 1000 FCFA, il faut disposer de 600, voire 700 nairas, et vous comprenez qu'on ne peut pas tous, à ce rythme, acheter des voitures », nous a expliqué Olamide Cletus, un revendeur de véhicules, basé à Ikeja, à Lagos.
Selon notre interlocuteur, les véhicules de marque Toyota ne sont pas touchés par cette situation. Ils sont trop demandés et la hausse des coûts d'achat pour les Nigérians n'y change rien. « Ce sont des voitures solides et une marque de prestige pour les Nigérians », a fait savoir M Olamide.
Dans un autre secteur, celui des ordinateurs et des téléphones portables, c'est l'inverse qui se produit. La hausse du naira et une relative stabilité des prix sur les marchés nigérians poussent de nombreuses personnes à les acheter moins cher au Nigéria, pour les revendre parfois à trois fois le prix au Benin.
L’impact global de la situation de change que vit le Nigéria sur les économies voisines n'a pas encore fait l'objet d'un examen approfondi. Mais le Nigéria est un gros partenaire, tant pour la CEDEAO dont il est membre, que pour la CEMAC, dont le Cameroun, son grand voisin, est la première économie et la porte d'entrée.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »