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«J’aime mon sultan le roi des Bamoun. Il est plus important que le président de la République»

  • Date de création: 30 septembre 2011 09:13

(Moussa Seye) - La société camerounaise présente une organisation sociale et administrative ancestrale : la chefferie.

Selon les ethnies ou les situations géographiques, le chef traditionnel, qu'il soit sultan, roi ou encore paramount chief, incarne pouvoir et autorité sur un village ou même une région.

Ancrés dans la tradition, descendants et héritiers de lignées historiques dont l'origine se perd souvent dans la nuit des temps, ils sont les derniers rois du Cameroun. Ils occupent encore une place primordiale dans la vie de nombreuses ethnies. Ils sont à la fois les garants de l’autorité coutumière et les gardiens des valeurs religieuses. Jouant aussi le rôle d’auxiliaires de l’administration, ils sont des personnalités importantes pour le pouvoir central.

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©Yannick Coupannec/Stratline Communication

Les moyens utilisés par les hauts cadres de l’administration pour accéder à ces fonctions, pourtant héréditaires, en démontrent le prestige.


Un ancien ministre
L’actuel sultan de Foumban, Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun, est un ancien ministre du gouvernement camerounais resté pendant longtemps au service de l’Etat.

Son palais est à Foumban, la capitale du royaume des Bamoun, la grande ethnie de l’ouest.

Les hommes politiques du pays cherchent à obtenir son soutien. C’est l’un des plus grands rois du Cameroun.

L’autorité qu’il a sur son peuple explique l’attention particulière que lui portent les différents candidats lors d’élection comme la présidentielle du 9 octobre prochain.

Nous avons interrogé, au hasard de nos rencontres, quelques uns de ses « sujets » :

Elvis, boutiquier à Foumban
« Le sultan est très important ici. Il est très respecté et a une grande influence dans la région. Il fait la loi. Si le sultan trouve qu’un candidat est meilleur pour notre région, je voterai pour ce candidat, je suivrai ses directives ».

Rabiètou, vendeuse de téléphone à Foumban
« C’est le roi des Bamoun. Il a une grande autorité ici. Pour mon vote, je suivrai le choix du sultan qui règne sur sa chefferie ».

Salla, mère au foyer
« J’aime mon sultan le roi des Bamoun. Il est plus important que le président de la République. Je serai prête à voter pour n’importe qui si le sultan me le demandait ».

Moustapha, « croyant musulman »
« Le peuple a un devoir d’obéissance, de soumission à l’égard du sultan qui représente une autorité religieuse avant d’être une autorité traditionnelle ».

Ces témoignages donnent une idée du poids que peut avoir l’actuel souverain roi des Bamoun dans cette campagne.

Il a le pouvoir d’orienter le choix de tout son peuple pour élire son futur président.

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©Yannick Coupannec/Stratline Communication

Et le choix de cet ancien membre du gouvernement est sans ambigüité. Hier, le sultan était présent aux premières loges du meeting du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) entouré de ses sujets, tous aux couleurs du RDPC.