Cacao : et le Ghana s’enfonce encore plus…

(Agence Ecofin) - Pourriture brune, faiblesse du financement des engrais et des pesticides, conditions météorologiques défavorables, contrebande… La campagne cacaoyère ghanéenne semble s’attirer tous les malheurs cette saison. Dernière difficulté en date, l’incapacité du Conseil du cacao (Cocobod) à livrer tout le cacao qu’il a vendu par anticipation.

Le pays qui visait une production approchant le million de tonnes, ou à défaut un niveau minimum de 850 000 tonnes devra batailler pour maintenir celui-ci au-dessus des 700 000 tonnes. Cette situation a créé sur le marché un risque de déficit qui a poussé les cours de la matière première à 3160 $/tonnes, soit leur niveau le plus haut depuis octobre 2014, rappelle RFI.

Pour les acheteurs, la possibilité d’une perturbation importante (au moins 200 000 tonnes manquantes) dans la chaîne d’approvisionnement en or brun ne contribue pas à faire oublier le spectre d’une pénurie mondiale qui ne plane jamais bien loin ces dernières années. Aussi leurs espoirs se tournent-ils actuellement vers la Côte d’Ivoire qui pourrait encore battre son record de production (1,73 millions de tonnes) cette année.

La filière ghanéenne, quant à elle, pourrait subir bien vite les conséquences de son rendez-vous manqué de cette année en enregistrant des difficultés dans l’obtention de crédits bancaires pour le financement de la prochaine campagne.

Alors que les autorités annonçaient il y a encore quelques mois leur désir de ravir au voisin ivoirien son trône de leader mondial du cacao d’ici quelques années, elles se verront contraintes, aujourd’hui de reporter ce rêve à un horizon plus lointain.

Aaron Akinocho