(Agence Ecofin) - La nouvelle n'a pas fait grand bruit mais la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’UEMOA basée à Abidjan, a pris deux mesures, lors de son conseil d'administration de décembre 2015, qui sont susceptibles d'impacter le volume des titres disponibles pour les transactions sur ce marché financier qui regroupe huit pays.
La première décision fixe la valeur minimale du flottant en bourse à au moins 20% du capital de l'entreprise. Un point qui devra encore être précisé par les dirigeants du marché, car il n'est pas clair si ce rapprochement concernera la valeur comptable ou bien la valeur boursière de ce flottant. Par ailleurs, la BRVM a décidé d'un plancher minimum de 2 millions de titre et un maximal de 10 millions, avec des planchers intermédiaires, pour ce qui est du volume des titres constituant ce flottant boursier.
Techniquement, la mesure devrait avoir pour effet d'accroitre le volume du flottant en bourse, tout en garantissant aux investisseurs, une valeur minimale de ces titres disponibles pour la négociation et donc la liquidité du marché. Mais tout le monde ne partage complètement pas ce point de vue. Brice Kouao, un expert de la comptabilité et investisseur de la BRVM, exprime la crainte de voir cette décision produire aussi un effet boomerang.« Certaines entreprises cotées ont un besoin limité de la BRVM pour se financer. Elles pourraient y trouver une faille pour effectuer des Offres Public d'Achat sur le flottant restant de leurs titres et se retirer de la bourse », a-t-il fait observer en substance. Un argument qui rappelle que les dirigeants de la bourse devront étroitement surveiller les plus et les moins de la nouvelle mesure en termes de capitalisation boursière, mais aussi de liquidité du marché.
Si le minimum des 20% du flottant s'appuie sur la valeur comptable de chaque action, ce sont près de 15 entreprises qui devront se mettre à jour, dans le délai de 2 ans accordé par la BRVM sous peine de se voir radiées de la cote. La complexité de la mise en œuvre de la mesure se fera très vite ressentir. Si on prend en référence le dernier cours (44 FCFA) du titre Ecobank Transnational Incorporated, la deuxième capitalisation boursière du marché et le titre le plus échangé en volume, la valeur comptable de son flottant représente 4,29% de son capital social à la fin 2014, tandis que la valeur boursière de ce flottant ne représente que 9,5% de ce capital. Dans le même temps, d’autres entreprises qui ont un flottant boursier plus faible en volume et en valeur, se verront épargnées.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.