La Cosumaf répond à la Commission des marchés financiers du Cameroun sur l’affaire SIAT Gabon

(Agence Ecofin) - L’introduction à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) de SIAT Gabon, pour laquelle des sociétés de bourse ont tenté d’intéresser des investisseurs camerounais à travers des annonces dans la presse camerounaise, continue de faire des vagues. Il y a à peine un mois en effet, le président Guillaume Edjangue de la CMF, le régulateur du marché boursier camerounais, a invité les investisseurs camerounais à la prudence devant la publication, sur son territoire de compétence, de l’offre publique de vente des actions de SIAT Gabon, opération «irrégulière», selon lui, parce qu’elle n’a pas reçu le visa du régulateur du marché boursier camerounais.

En guise de réponse du berger à la bergère, l’Equato-guinéen Raphaël Ntung Nsue (photo), le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), régulateur du marché financier sous-régional, qui a donné son visa pour le lancement de l’opération de SIAT Gabon, a rendu public le 7 mai 2013 un communiqué copié à un réseau de journalistes des pays de la Cémac, dans lequel il reprécise la compétence de la Cosumaf sur toute la zone Cémac, donc au Cameroun. «En vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), La Cosumaf a délivré un visa pour l’offre publique de vente des actions de la société SIAT Gabon. Tous les intermédiaires en bourse impliqués dans le processus de placement des titres SIAT Gabon sont habilités à solliciter les investisseurs de la Cémac pour leur proposer l’acquisition de ces titres», écrit Raphaël Tung Nsue.

Avant de poursuivre, comme pour rappeler la supranationalité des décisions de la Cosumaf sur toute autre institution du même type dans la zone Cémac : «La Cosumaf tient à rappeler que, dans un souci de protection des investisseurs, ses décisions s’appliquent de plein droit sur le territoire des Etats membres de la Cemac».

Cette sortie du président de la Cosumaf vient davantage rigidifier les rapports entre les marchés financiers du Cameroun (Dsx) et de l’Afrique centrale (Bvmac) qui cohabitent difficilement dans la zone Cémac depuis plus de 10 ans maintenant.

Le premier président de la Cosumaf, le Congolais Alexandre Gandou, pendant ses 10 ans de magister à la tête de cette institution de régulation, avait beaucoup œuvré pour le rapprochement des deux places boursières et, partant, des deux régulateurs que sont la CMF et la COSUMAF.

Son successeur, Raphaël Ntung Nsue, lui, semble plus ferme face aux velléités indépendantistes du marché financier camerounais. Lequel, se souvient-on, a été créé par les autorités publiques camerounaises qui n’avaient pas digéré que le siège de la bourse sous-régionale soit confiée à Libreville au Gabon, au détriment de Douala au Cameroun, pays qui revendique pourtant plus de 40% du tissu économique de la zone Cémac. 

BRM