(Agence Ecofin) - La Public Investment Corporation (PIC) qui gère près de 91 milliards $ d'actifs (au taux de change actuel) pour le compte des futurs retraités de la fonction publique sud-africaine, pourrait augmenter sa participation dans le capital de Barclays Africa, a-t-on appris des médias sud-africains paraphrasant le directeur de ce fonds de pension.
« S'il y a une possibilité, nous serons intéressés d'accroitre notre position (dans le capital de Barclays Africa ndlr). Ce serait une opportunité de reprendre ce que nous avons cédé. Ce serait une occasion pour nous de prendre l'avantage et de créer un autre champion sud-africain », a fait savoir Daniel Matjila, CEO de PIC (photo).
Ce commentaire intervient dans un contexte où des spéculations se poursuivent, sur le point de savoir si le groupe Barclays Bank Plc, actionnaire majoritaire de Barclays Africa avec 62,3% de participations, sortira ou non du capital de sa plus grosse filiale en Afrique. Un article publié par le Financial Times il y a deux semaines, a laissé entendre que cette hypothèse pourrait être une des issues de l'audit actuellement piloté par le nouveau directeur général du groupe bancaire.
Même si l'Afrique a une contribution solide aux performances financières et opérationnelles de Barclays Bank, la région demeure très fragilisée par les risques liés au repli des prix des matières premières et à l'impact que cette situation crée sur les revenus générés en devises locales. Barclays Africa elle-même a déjà débuté un processus de réduction de certains de ses coûts, en réaffectant ses effectifs présents dans son hub régional du Kenya.
Public Investment Corporation (actionnaire à 5,8% de Barclays Africa) qui est l'investisseur longtermiste par excellence, ne semble pas inquiet d'investir sur des actifs jugés à risque par certains. Il a récemment défrayé la chronique en se renforçant dans le capital de Lonmin, le troisième producteur de platine au monde, qui connait pourtant de gros défis. Le titre Barclays Africa a perdu jusqu'à 6% sur le Johannesburg Stock Exchange, depuis l'annonce d'un possible désinvestissement de sa maison mère, et l'agence de notation Fitch a prédit une année difficile pour les quatre plus grosses banques sud-africaines dont Absa.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.