(Agence Ecofin) - Un accroissement de 50% des provisions pour créances douteuses a eu un gros impact sur les revenus de l’institution financière sud-africaine Capitec Bank, durant son exercice 2013 s’achevant au mois de février 2014, a-t-on appris d’un communiqué. Au total, ce sont près de 4 milliards de rands qui ont été inscrits au passif de la banque cotée au Johannesburg Stock Exchange, après qu’elle ait constaté cette hausse du nombre de clients incapables de respecter les échéances de leurs emprunts.
Cette importante provision pour créances douteuses a eu pour conséquence une hausse de seulement 27% des revenus de Capitec contre des hausses de 49% réalisé en moyenne sur les 10 dernières années. Dans le même temps, le revenu par action a progressé de seulement 12% contre une hausse usuelle de 42%.
Cette situation est loin de surprendre les investisseurs de la part des banques de crédit à la consommation en Afrique du sud, compte tenu de l’envolé de l’inflation qui s’est traduite par une hausse des prix sur les différents secteurs du marché sud-africain. African Bank qui opère dans le même segment que Capitec et certaines autres banques commerciales, ont vu leurs provisions pour créances douteuses s’accroitre également.
Chez Capitec on explique la situation actuelle avec deux arguments. D’une part, on fait savoir que de nombreux prêts de long et de moyen terme ont été consentis entre 2012 et début 2013 et qu’on s’attendait à quelques défauts. « Les risques étaient connus et envisagés, seulement le volume de prêts non performants octroyés en 2012 s’avère plus important que nous l’avions prévu », a expliqué Gerrie Fourie le directeur général de l’établissement.
La deuxième raison, qui est la conséquence de la première, est que, compte tenu de cet environnement, Capitec a décidé d’améliorer sa politique d’octroi de crédit, ce qui a conduit à une réduction des volumes et aussi des délais. « Les nouveaux prêts sont performants car nous avons renforcé de manière significative, nos critères d’éligibilité », a expliqué M. Fourie. Dans ces conditions, la banque n’a accepté de donner une suite favorable qu’à 44% des demandes de crédit et, sur ce volume, seulement 66% des clients ont accepté les conditions de la banque. Le management de la banque explique que ces mesures auront un effet positif sur les revenus. Mais la Banque espère aussi accroitre son chiffre grâce aux commissions sur transaction.
Sur la bourse de Johannesburg, les investisseurs semblent ravis des nouvelles livrées par Capitec Bank. La valeur de son titre a progressé en ouverture de marché le 26 mars 2014 de 1,77%, après avoir clôturé la veille à 1,54%. Toutefois elle progresse moins que certain acteurs du même secteur, notamment Barclays Africa (+1,97%) ou encore Standard Bank (+2,66%). Son conseil d’administration a proposé que soit versé aux actionnaires un dividende de 6,6 rands, une somme qui ne manquera pas d’attirer l’attention des investisseurs.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.