(Agence Ecofin) - Le 9 septembre 2014, on apprenait que le groupe bancaire sud-africain FirstRand Bank a constitué une réserve de 10 milliards de rands (924 millions de dollars) pour financer son expansion en Afrique, un projet qui avait été mis en veilleuse depuis l’échec des négociations engagées pour l’acquisition de la banque ghanéenne Merchant Bank en 2013.
Le projet reste d'actualité, même si certaines données nouvelles viennent apporter un questionnement sur la capacité du groupe à le lancer sur le court terme. Le détail qui fait la différence est sorti de son rapport financier, pour les six premiers mois de son exercice 2015, s’achevant au 31 décembre 2014. Il en ressort que les provisions pour créances douteuses ont progressé globalement de 8%.
Une situation que le groupe financier attribue dans le segment de la banque de détail, aux créances accordés par la branche africaine de ses filiales, First Monument Bank et dans la branche investissement et entreprises, de sa filiale Wesbank, du fait de la volatilité des prix des matières premières dans certains des marchés où le groupe est présent, comme le Nigéria et l'Angola.
Pour l'instant, cette exposition à la volatilité des matières premières est assez faible et compte pour 2% de la branche investissement et entreprises, de sa filiale Royal Merchant Bank, et 2% dans le cadre des avances consenties par FirstRand Bank elle-même. Mais cette exposition est suffisante pour attirer l'attention des dirigeants du groupe bancaire.
« Même si nous sommes assez satisfaits de notre exposition aux marchés dominés par le gaz et le pétrole, nous ne pouvons savoir comment est-ce que leur situation va nous affecter au deuxième trimestre », a expliqué Sizwe Nxasana (photo), le directeur général de First Rand, à l’antenne d’une FM sud-africaine spécialisée sur les questions économiques.
Plus globalement, cette situation dans laquelle se trouve FirstRand Bank semble finalement s'appliquer aux banques sud-africaines prises généralement. Dans le cadre de leurs déclarations financières partielles ou annuelles, celles-ci ont mentionné le reste de l'Afrique comme niche de nouvelle croissance, pour corriger les reculs de marge, provoqués par une situation économique morose en Afrique du sud, leur principal marché.
C’est dans ces conditions, que le cabinet international d'audit Ernst & Young, estime dans son rapport sur la situation des banques en Afrique du Sud en 2014, que se focaliser sur le reste de l'Afrique, pourrait être moins rose pour la croissance des revenus nets des banques de ce pays car, pour beaucoup de marchés africains où elles sont présentes, les revenus et la croissance sont tirés principalement par les matières premières, dont les prix sont aujourd’hui en régression.
Idriss Linge
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.