(Agence Ecofin) - Intervenant devant l’Assemblée nationale constituante le 10 mars dernier, Chedly Ayari, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a indiqué que le milliard de dinars (environ 460 millions d’euros) prévu dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2013 et la loi de finances 2014, pour la recapitalisation des trois banques publiques que sont la Banque de l’Habitat, la Société Tunisienne des Banques et la Banque Nationale Agricole, ne seront pas suffisants. « Il faut à peu près deux milliards de dinars pour redresser ces banques », a fait savoir M. Chedly, précisant que dans le détail, il faudrait 410 millions de dinars pour la Banque de l'Habitat, 750 millions de dinars la STB et à un milliard de dinars pour BNA.
Si la position de la Banque centrale est claire sur le volume d’argent nécessaire au renflouement de ces Banques en difficulté, la façon dont cet argent permettra de résoudre les défaillances mises en évidence par les résultats de l’audit effectué en 2013 n'est pas très explicitée.
Le rapport concernant la STB, a identifié une faiblesse de la rentabilité de la banque par rapport à celle des banques concurrentes et une augmentation du coût des ressources, outre l’existence d’une marge de bénéfices nets inférieure à la moyenne enregistrée par les établissements concurrents.
Pour ce qui est de la Banque de l’Habitat, l’audit fait remarquer que celle-ci se caractérise par la lenteur dans la prise de décision, l’interférence des responsabilités avec une faiblesse du contrôle interne. Le rapport a aussi identifié, dans le même cadre, le besoin de la banque à acquérir un système informatique intégral, mais aussi un besoin de diversifier ses produits.
Dans les deux cas on observera que les institutions financières font face à des défis structurels qu’une simple recapitalisation ne suffira pas à résoudre. La question semble se poser avec plus d’acuité pour BNA dont le rapport d’audit n’a pas encore été rendu public.
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