(Agence Ecofin) - Cela fait un peu plus d'une semaine que Barclays Group a annoncé son intention de réduire sa participation dans ses filiales africaines à un niveau de déconsolidation comptable et règlementaire et déjà des positionnements se dessinnent quant aux éventuelles acquisitions de ces actifs.
Le Financial Times a pris les devants. Il y a deux jours, le média britannique a annoncé que Bob Diamond, Ex-directeur général de Barclays et actuellement à la tête d'Atlas Mara, un véhicule d'investissement qui s'est offert un portefeuille de plusieurs banques en Afrique, aurait rencontré des capitaux investisseurs pour racheter Barclays Africa Group Ltd.
Plus récemment, en marge d'un sommet qui se déroulait à Dubaï, Ismail Douiri, le directeur général d'Attijariwafa, a annoncé l'intérêt de ce groupe, pour la filiale Égyptienne de Barclays, selon des propos rapportés par Reuters.
Pour l'heure l’information relative à Atlas Mara n'a pas été confirmée, même si sur la place financière de Londres, les spéculations estiment cela comme une hypothèse plausible. Pourtant, si Atlas Mara doit se lancer dans cette voie, cela risque de ne pas être facile.
Le principal défi, selon plusieurs experts, est le poids de Barclays Africa. Loin des défis que connait sa maison mère, le groupe est bien implanté sur son principal marché (l'Afrique du sud). Ses performances financières en monnaie locale ont été plutôt bonnes en 2015 et à la lecture de ses principaux indicateurs, on observe que le rendement de dividende est de 7,1%, le ratio de rendement sur le capital est de 15,9% et la banque a un PER de seulement 8,5. Par ailleurs, sur le Johannesburg Stock Exchange où est coté Barclays Africa, sa capitalisation boursière frôle les 120 milliards de rands, soit environ 7,8 milliards $, ce qui place la valeur de la participation du groupe Barclays à 4,85 milliards $. Une somme qu’il ne sera pas facile de mobiliser. Enfin, Atlas Mara devra convaincre un conseil d'administration de 14 personnes, dont trois seulement sont des représentants de la maison mère.
Dans le cas d'Attijariwafa, on peut relever que le groupe n'est pas à sa première tentative de pénétration sur le marché bancaire égyptien. En 2013, il figurait déjà dans la liste restreinte pour l'acquisition de la branche banque de détails de la filiale locale de BNP Paribas, avant d'être devancé par National Bank of Dubaï. Très récemment encore Ismaïl Douiri indiquait la volonté d'Attijariwafa, de pénétrer des marchés autres que l’Afrique francophone, citant l’Égypte, le Nigéria et l’Éthiopie. Le groupe est aujourd'hui un peu contraint de conquérir de nouveaux marchés, pour continuer de créer de la valeur au profit de ses actionnaires. Bien qu'il soit présent dans 24 pays dont 14 pays en Afrique subsaharienne, 80% de ses actifs sont concentrés au Maroc, où le marché bancaire est déjà mature. Cette fois encore, pour Barclays Egypt, il faudra entrer dans la compétition et, en cas de victoire, se préparer à débourser près de 400 millions $.
Idriss Linge
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