Un risque d'accroissement des créances douteuses pèse sur les banques opérant au Kenya.

(Agence Ecofin) - Cela reste une hypothèse mais il existe un réel risque d'accroissement des provisions pour créances douteuses dans les résultats  des banques opérant au Kenya. La banque centrale de ce pays  a procédé mardi 7 juillet 2015  à la hausse de ses principaux taux directeurs les faisant passer de 10% à 11,5%.

Cette hausse fait suite à celle déjà survenue en juin 2015, et qui avait porté les taux directeur de 8,5% à 10%. La mesure, prise pour limiter une potentielle inflation monétaire, du fait de la hausse du dollar américain sur la monnaie locale (le shilling) dans un contexte global d'incertitudes sur les marché, va rendre plus difficile le remboursement par les créanciers des emprunts effectués auprès des banques.

Dans cette logique d'ajustement, la banque centrale du Kenya a aussi revu à la hausse le taux de référence appliqué sur le marché par les banques. Fixé à 8,54% en janvier, il devrait passer 9,87% dès le 7 juillet 2015 avec application immédiate. Ainsi, les emprunteurs des banques, en plus de ce taux, se verront appliquer les charges relatives à leurs profils particuliers. « Les perspectives de l'économie mondiale restent incertaines. En particulier, les récents développements en Grèce, les possible turbulences sur les marchés mondiaux, et l'incertitude entourant le calendrier de hausse des taux d'intérêt américains sont préoccupants », a commenté Peter Njoroge, le gouverneur de la banque centrale du Kenya.

La situation ne sera pas seulement difficile pour les emprunteurs particuliers, mais aussi pour l'Etat. Selon de récentes données, les banques kényanes sont aussi les premières créancières de l'Etat, et contrôlent actuellement 56,1% de la dette intérieure, soit 7,8 milliards $. La hausse des taux devrait donc entrainer aussi un accroissement du service de la dette.

11 banques sont cotées sur le Nairobi Securities Exchange (NSE), le marché financier du Kenya, et leurs performances boursières est à suivre. Dans la journée du 7 juillet, elles ont connu une évolution mitigée. Equity Bank a perdu 2,65% et National Bank 5,06%. Quatre banques sont restées stables, et trois ont progressé dont Stanchart Kenya qui a gagné 2,9%

Idriss Linge