(Agence Ecofin) - Trevor Browse, le directeur exécutif de Nedbank Motor Finance Corporation, la filiale du groupe financier sud-africain Nedbank (quatrième banque du pays), s’est expliqué sur l'exposition de sa banque aux créances douteuses générées dans le cadre du projet « un véhicule à partir de 699 rands par mois », lancé par le groupe Satinsky.
Outre Nedbank, d'autres filiales de banques sud-africaines réputées, dont Absa véhicule Finances, et Standard Bank, octroyaient aux personnes désireuses d'acquérir des véhicules, d'en avoir un à crédit. Satinsky collectait les demandes de la clientèle et la transmettait aux banques partenaires. Ces dernières mettaient à disposition des clients sélectionnés, la facilité nécessaire et le client remboursait une mensualité globale à la Banque et recevait de Satinsky une compensation ramenant la mensualité à 699 rands, en contrepartie de faire de la publicité de ses produits sur son véhicule sur un certain nombre de kilomètres.
Avec le temps, les clients de ce produit ont cessé de recevoir les frais de publicité permettant l’abattement de mensualités reversées aux banques, Satisky Group ne pouvant plus régler visiblement la note. En conséquence, il leur est devenu tout aussi impossible de rembourser leurs crédits aux banques. Chez Nedbank près de 14 000 clients ont été concernés par cette opération. Trevor Browse explique cependant que jusqu'ici, seulement 5 voitures ont été ramenées et que seulement 1040 demandes de restructuration de la dette liée à cette opération ont été reçues dans ses différentes agences. « En même temps, nous avions bien sélectionné les différentes demandes dans le cadre de ce programme. Sur un total de près de 80 000, nous n'en avons retenus que 14 000. Actuellement nous avons mis sur pied des mesures d'accompagnement pour les clients qu i souhaitent revendre leur véhicules. », a expliqué monsieur Browse, intervenant dans une radio FM de Johannesburg.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs procès sont ouverts en Afrique du sud. Absa, la filiale sud-africaine du groupe Barclays Africa reproche à Satinsky Group d'avoir falsifié les dossiers de certains clients, lui cachant ainsi des informations essentielles sur la crédibilité des clients. Satinsky Group lui aussi est en procès contre Wesbank qu'elle accuse de contre-publicité, après que des experts de cette banque aient jugé son modèle d'affaire non durable, ce qui aurait entamé la confiance de ses investisseurs.
Trevor Browse lui, a indiqué, que Nedbank se rallie à la procédure initiée par le régulateur sud-africain du marché du crédit, et précise que pour la part de son groupe, une enquête interne avait été lancé à la suite de l'alerte donnée par un journaliste sud-africain, mais que rien de suspect n'avait été trouvé. Dans une Afrique du Sud en proie aux difficultés économique et avec la crise des prêts non sécurisés mis en évidence par African Investment Bank, le problème Satinsky est plutôt pris au sérieux chez Nedbank.
Le titre Nedbank affichait une hausse de 0,44% sur le Johannesburg Stock Exchange, continuant avec la progression entamée depuis le 28 août dernier. Précisons aussi que le titre a gagné depuis le début de l'année 26,7% sur sa valeur. Une progression qui a pris une nouvelle ampleur après l'annonce par le groupe financier de bonnes performances pour la période s'achevant à fin juin 2014
idriss Linge
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