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Tribune

Ce que le méga-projet de Mbalam va changer pour le Cameroun

Par Emmanuel Bonde, ministre camerounais des Industries, des Mines et du Développement technologique Par Emmanuel Bonde, ministre camerounais des Industries, des Mines et du Développement technologique
  • vendredi, 30 novembre 2012 20:29

Dans cet exposé, le ministre des Industries, des Mines et du Développement technologique, Emmanuel Bonde, présente les avantages du projet de Mbalam et retrace son historique.

« Le projet d’exploitation du minerai de fer de Mbalam sera réalisé dans la région de l’est du Cameroun, département du Haut Nyong, arrondissement de Ngoyla. Il est développé par Cam Iron, société anonyme de droit camerounais, qui a pour actionnaires Sundance Resources Ltd, société de droit australien, avec 90% de parts, et HoldCo 10%, société de droit camerounais.

Cette aventure a débuté le 27 septembre 2005, date à laquelle le gouvernement a délivré à la société Cam Iron un permis de recherche, valable pour le minerai de fer dans la zone de Mbalam. Dans cette lancée, Cam Iron et son partenaire australien Sundance Resources Ltd ont mis en évidence, dans la zone concernée, d’importantes réserves de fer dans la zone allant de Mbalam au Cameroun, à Nabéba au Congo. Selon les études faites par Cam Iron, il est envisagé l’exploitation de 35 millions de tonnes de fer par an, pendant 25 ans, durée de la concession minière.

Le 18 septembre 2008, le gouvernement et Cam Iron ont procédé à la signature d’une convention-cadre, dans la perspective de la signature d’une convention minière. Celle-ci définissait les grands principes du développement du projet Mbalam dans toutes ses composantes.

Le 26 avril 2012, le gouvernement et Cam Iron ont procédé à la signature d’un communiqué-conjoint, matérialisant les avancées enregistrées dans le cadre de ce projet, notamment le consensus obtenu entre les parties sur les principes et les « termes clé » devant sous-tendre la convention minière.

Le 27 septembre 2012, à la faveur d’une mission de haut niveau conduite par le président du comité de pilotage au Congo, nous avons procédé à la signature d’un communiqué conjoint avec le gouvernement congolais, relativement à la mutualisation de nos projets miniers et à la mise en place d’un comité inter-Etats de suivi des projets miniers transfrontaliers entre le Cameroun et le Congo.

Comme vous l’avez bien compris, il s’agit d’un projet transfrontalier entre le Cameroun (mine de Mbarga) et le Congo (mine de Nabéba). C’est également un projet intégré qui comprend trois grandes composantes, à savoir une mine, un chemin de fer long de 510 km entre Mbalam et Kribi, ainsi qu’un terminal minéralier au port de Lolabé à Kribi. Au vue de sa complexité, il s’agit là de l’un des plus grands défis infrastructurels que notre pays aura sans doute à relever.

Le coût global de ce projet est estimé à 8,7 milliards de dollars us, soit environ 4350 milliards FCFA, dont environ 5 milliards de dollars pour la première phase et 3,7 milliards de dollars us pour la deuxième phase.

Cam Iron devra produire et exporter pendant 25 ans, 35mtpa de produit de haute qualité, issu des minerais de fer, dont 1/3 provenant des gisements de Mbalam au Cameroun et 2/3 du gisement Nabeba au Congo.

Sur un tout autre plan, il convient de souligner que les réserves du minerai de fer riche (DSO) de Mbarga, bien qu’importantes, sont riches en silice alors que le DSO de Nabeba est plutôt riche en aluminium. Dans l’un ou l’autre cas, le mélange des deux minerais s’avère nécessaire, en vue d’en accroître la valeur commerciale.

L’exploitation du riche du minerai va durer dix ans. Quant au minerai à faible teneur en fer, il nécessite d’être enrichi pour qu’il soit commercialisable. Ceci va nécessiter une offre en énergie électrique importante, pour assurer le fonctionnement de l’unité d’enrichissement. Dans cette perspective, il est envisagé la construction d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 350 MW sur le fleuve Dja.

Ce projet comprend trois composantes, à savoir : la mine, avec l’exploitation du minerai riche et la construction d’une unité d’enrichissement du minerai pauvre, la construction d’un chemin de fer de 510 km, pour le transport des minerais issus de la mine vers les zones de stockage et les installations dédiées à l’exportation, et d’un terminal minéralier dans la zone du complexe industrialo-portuaire de Kribi pour faciliter l’exportation du minerai. Ceci va également inclure le développement de l’ensemble des infrastructures opérationnelles

Concernant la convention Mbalam, il s’agit d’une convention minière au sens de l’article 16 du code minier, qui dispose qu’ « en vue du développement et de l’exploitation d’une découverte minière ou de leur financement, convention minière est conclue entre le titulaire du permis de recherche et l’Etat ».

Ladite convention comprend notamment les dispositions relatives :

  • Aux droits et obligations de chaque partie ;
  • A l’étude de faisabilité ;
  • A la définition des phases de construction du projet ;
  • Aux règles d’hygiènes, de sécurité et de protection de l’environnement et du patrimoine culturel ;
  • Aux relations avec les communautés affectées par le développement minier ;
  • Aux obligations relatives à l’emploi, à la formation professionnelle et aux réalisations à caractère social ;
  • Aux relations avec les fournisseurs et les sous-traitants ;
  • Au règlement des litiges ;
  • A la nature et aux modalités de l’éventuelle participation de l’Etat.

Au rang des acquis que nous avons pu négocier dans le registre du développement des affaires, nous avons convenu de :

  • 30% de la sous-traitance pendant la phase de construction;
  • 50% de la sous-traitance pendant la phase d’exploitation.

Pour ce qui est du développement de la zone d’impact du projet, il est prévu au niveau de l’accompagnement social :

  • La mise en œuvre du plan de gestion environnemental et social (Pges) dès à présent;
  • La mise en place d’un fonds de soutien aux communautés locales;
  • L’allocation d’une enveloppe d’us $ 700 milles par an, dès le début des travaux de construction, pour les projets communautaires;
  • Le prélèvement de 0,75% des profits nets après impôts de chaque société de projet pour le financement à long terme du fonds de soutien aux communautés.

Concernant le développement régional, il est prévu :

  • Dès 2013, une étude pour un schéma directeur d’aménagement de l’Est et le Sud;
  • La mise en place d’un Fonds spécial de développement de l’Est et du Sud (Fsdes);
  • L’allocation d’une enveloppe de $ 800 millions pendant cinq (5) ans, dès le début des travaux de construction, pour la construction des infrastructures de base. Cam Iron contribuera pour $ 100 millions et l’Etat pour $ 700 millions pour la période de référence.
  • La retenue de 0,75% de la commission de la société de commercialisation du minerai pour le financement à long terme du Fsdes;
  • L’allocation d’une enveloppe d’us $ 112 millions pour le bitumage de la route du projet, de Mbalam à Kribi, dès la fin des travaux de construction;
  • D’autres ressources tirées du tarif des services de la mine, du chemin de fer et du terminal portuaire vont également alimenter ledit fonds.

S’agissant spécifiquement de la protection de la biodiversité, le gouvernement a pris l’option d’intégrer la conservation de l’Ufa 10 034 dans le montage global du projet. Ainsi, il est prévu :

  • La conclusion d’une convention à la conservation de l’Ufa 10 034, entre l’Etat et Cam Iron;
  • Le paiement, par Cam Iron, d’une redevance de $ 6 par hectare, à partir de la date de signature de la convention de conservation;
  • La prise en charge, par Cam Iron, de toutes les dépenses liées à la protection de l’Ufa 10 034;
  • La rétrocession, par Cam Iron, des revenus éventuels tirés de la commercialisation des crédits carbone et de l’écotourisme.

(…) L’exploitation minière à grande échelle est un phénomène nouveau pour le Cameroun. Elle est susceptible d’engendrer d’importantes recettes pour l’Etat, lui permettant ainsi de réaliser ses objectifs. A cet effet, le Chef de l’Etat nous demande de faire passer nos ressources naturelles du statut de richesse potentielle pour en faire des richesses effectives, participant activement au développement de notre pays.

Ainsi, le développement de la mine de Fer de Mbalam entrainera dans son sillage la construction d’importantes infrastructures, au premier rang desquelles, le chemin de fer reliant le site au port de Kribi, mais aussi la construction d’un terminal minéralier et d’une route sur toute la longueur du chemin de fer.

Pour l’exploitation de ses ressources, le gouvernement déploie des efforts pour créer un environnement favorable a leur mise en valeur. Il est donc légitime que les populations camerounaises placent beaucoup d’espoir en ce secteur, créateur d’emplois et de revenus pour l’Etat et vecteur de croissance économique et de développement.

L’importance de ce projet n’est donc plus à démontrer. En effet, l’ouverture de la mine et la réalisation des différentes infrastructures associées, seront évidemment génératrices de recettes pour l’Etat, et par conséquent, permettra l’amélioration du PIB et aussi, la réduction du déficit de la balance commerciale, mais entraineront également d’autres types de retombées, notamment :

  • la réduction du chômage par la création de milliers d’emplois (directs et indirects), tant au niveau de la mine elles-mêmes que dans les activités annexes générées par l’exploitation minière ;
  • la formation des nombreux camerounais pour le transfert de compétences;
  • le développement économique et social local, par la promotion des Petites et moyennes entreprises autour de la mine et des infrastructures associées ;
  • l’amélioration des conditions de vie des populations et, à moyen terme, l’ensemble de la population nationale.

Toutes ces retombées non-fiscales seront optimisées, notamment pour soutenir l’économie locale et régionale, lorsque les ressources minérales seront épuisées.

A l’heure où le secteur des mines émerge comme une source réelle de croissance et de diversification, le démarrage d’un projet minier d’envergure tel que celui-ci engendrera une dynamique positive et favorisera le développement d’autres projets miniers en perspective dans notre pays. »

Par Emmanuel Bonde, ministre camerounais des Industries, des Mines et du Développement technologique

 
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