A Abidjan, l’hôtel Sofitel abrite à partir de ce jour le Discop Africa. Cette rencontre de l’industrie africaine du contenu qui en est à sa 3ème édition en terres ivoiriennes a été l’occasion pour une brochette d’experts de s’exprimer sur le rôle que peut avoir le numérique dans l’accélération du developpement de l’industrie audiovisuelle africaine.
Si de Fabrice Sawegnon (DG Voodoo Communication) à Ahmadou Bakayoko, directeur général de la RTI, tous se sont accordés sur les immenses possibilités offertes par le numérique, l’intervention de Bernard Azria a été particulièrement remarquée. Le numéro un du distributeur Côte Ouest a affirmé que les opérateurs télécoms et les fournisseurs d’accès internet ont un rôle majeur auquel ils ne sauraient se dérober dans le développement de l’industrie africaine du contenu. «La transfomation numérique va créer un appel d’air colossal, et va booster la production audiovisuelle.» affirme-t-il avant de poursuivre : «Les acteurs tels que les FAI et les telcos qui possèdent des tuyaux, savent que la voix ne représentera bientôt qu’une partie microscopique de leur business et que c’est la data et l’audiovisuel qui va les nourrir. Ce serait donc malvenu d’imaginer qu’ils pourraient tirer avantage de la situation sans aider au développement de ce qui va les nourrir. L’industrie du contenu devient maintenant une conséquence obligée des mutations technologiques qu’on est en train de vivre. Et il est normal que les grands opérateurs pour qui et par qui cette révolution numérique arrivent doivent en être les contributeurs. Il ne s’agit pas de philanthropie puisqu’ils ne font que semer quelques graines de l’argent qu’ils récoltent pour en récolter plus encore.»
Le DG de Côte Ouest a poursuivi en indiquant que les gouvernements avaient également un rôle à jouer dans la mise en place d’une industrie du contenu prospère en Afrique en intervenant dans le secteur, non pas pour le diriger, mais pour l’encadrer, l’aider et le protéger. Et de donner en exemple les performances de la taxe sur la télévision en France qui a permis à Paris de lever 700 millions d’euros en 2014 pour appuyer sa production audiovisuelle grâce à cette innovation fiscale.
Aaron Akinocho, envoyé spécial
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