(Agence Ecofin) - A l’ère du satellite et de l’Internet, il faut libéraliser le secteur audiovisuel et y promouvoir le pluralisme, pense le ministre de la Communication du Maroc, Mustapha El Khalfi. Liberté et pluralisme sont d’ailleurs au cœur de la stratégie et la politique gouvernementale en matière audiovisuelle, précise-t-il. Telle est la quintessence de son message ce 17 novembre 2015, lors du cours inaugural du master « production des contenus audiovisuels et numériques » à l’Institut supérieur de l’information et de la communication (Isic).
Mustapha El Khalfi a reconnu que les évolutions technologiques obligent à tenir compte de l’expansion planétaire des médias, car le Maroc reçoit plus de 100 chaînes religieuses arabes, 70 chaînes d’information et 300 chaînes générales. La majorité des familles marocaines dispose de chaînes numériques satellitaires (84% actuellement contre 34% en 2004). « Le domaine de l’audiovisuel connaît une mutation et une expansion continues que ce soit à l’échelle arabe ou européenne », a dit Mustapha El Khalfi. Il note que la souveraineté médiatique des Etats est aujourd’hui limitée par le satellite et l’Internet où des médias se développent et échappent au contrôle des organismes de régulation nationaux. Le ministre de la communication note qu’il y a dès lors une évolution de conscience politique, médiatique et culturelle chez les publics marocains.
Le ministre de la Communication attire l’attention sur le fait que ce foisonnement médiatique n’a rien de neutre, car il est au service des politiques d’expansion économique et culturelle. Dans ce contexte, le gouvernement marocain s’est engagé à renforcer le service public de l’information. Il est question de doter les médias qui assurent ce service de moyens pour « éduquer », « cultiver », « divertir » et « informer » dans le respect des règles déontologiques. L’enjeu demeurant la protection du consommateur et des mineurs, la lutte contre les images négatives et stéréotypées à l’égard des femmes et des catégories vulnérables.
Le ministre de la Communication réitère que le gouvernement promeut l’indépendance du secteur audiovisuel, mais il ne l’abandonne pas. Mustapha El Khalfi assure que dans le cadre de la réforme du secteur audiovisuel, les individus ont le droit de présenter des doléances, et le Parlement a le droit d’engager un débat avec les parties prenantes y compris l’exécutif.
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