(Agence Ecofin) - Après avoir fait passer ses parts au capital de MultiChoice de 6,5% en 2020 à 35,01 % en 2024, Canal + a officiellement fait une offre d’achat pour 100% des actions du groupe sud-africain. Le prix proposé, de 2,5 milliards $, est jugé trop bas.
MultiChoice a refusé l’offre de Canal + pour racheter la totalité de ses actions. L’information vient d’être rendue publique par un communiqué de presse du groupe sud-africain qui a déclaré qu’il ne poursuivrait pas les négociations avec son actionnaire français.
Pour la partie sud-africaine, l’offre de 2,5 milliards $ de Canal + sous-évalue la valeur de MultiChoice. « Bien que le conseil d'administration soit ouvert à tous les moyens de maximiser la valeur actionnariale, il a fait savoir à Canal+ qu'au prix proposé, la lettre ne constituait pas une base pour une négociation plus avancée », informe le communiqué de MultiChoice. Pour le groupe sud-africain, le prix proposé par Canal + ne tient pas compte de l’évolution de l’activité de MultiChoice au cours du dernier exercice financier.
De son côté, Canal + avait expliqué que son offre représentait une prime de 40% par rapport à la valeur de l’action à la clôture de la bourse, la veille de la proposition. Le groupe français a proposé environ 5,53$ par action. À la clôture de la bourse de Johannesburg, la veille de l’offre, l’action MultiChoice affichait une valeur de 3,95 $.
« Le conseil d'administration reste toutefois ouvert à tout engagement avec toute partie concernant une offre à un prix équitable », a toutefois mentionné MultiChoice. Au-delà des discussions concernant le prix, la réponse de MultiChoice laisse penser qu’il existe un moyen de contourner les obstacles juridiques à un rachat.
La loi sud-africaine stipule qu’un «étranger ne peut pas, directement ou indirectement, exercer un contrôle sur un titulaire local de licence de radiodiffusion commerciale ». Aussi, l’acte constitutif de MultiChoice limite à 20% les droits de votes au conseil d’administration accessibles aux actionnaires étrangers. Ces éléments rendent, pour plusieurs observateurs, improbable le rachat du groupe sud-africain par Canal +.
En attendant une éventuelle poursuite des discussions pour un rachat, le groupe français est passé à 35,01% de parts au capital de MultiChoice. Selon les textes constitutifs du groupe sud-africain, lorsqu’un actionnaire atteint le seuil de 35% des actions, il déclenche une offre automatique de rachat.
Servan Ahougnon
Genève, Suisse et online