Afrique du Sud : l’ancien rédacteur en chef du quotidien Cape Times entend poursuivre son employeur

(Agence Ecofin) - Démise de ses fonctions de rédacteur en chef du quotidien Cape Times, Alide Dasnois (photo, au centre) entend poursuivre le Consortium Sekunjalo, le propriétaire du journal. Destituée de manière brutale et sans avoir été avertie, la journaliste affirme qu’il s’agit d’une « décision vicieuse ». Elle a consulté des avocats et envisage de saisir le Commission de conciliation, de médiation et d’arbitrage ou alors l’inspection du Travail.

Alide Dasnois avait été informée de sa destitution par le patron du Consortium Sekunjalo, Iqbal Survé. C’était à la suite de la révélation par le journal d’un marché de 800 millions de rands, illégalement attribué au Consortium. Officiellement pourtant, la journaliste a été démise de ses fonctions à cause du déclin des ventes du journal.

Le Forum sud-africain des éditeurs (Sanef) et le Club de presse du Cap ont réagi et craignent l’inféodation du Cape Times à des intérêts économiques. Alide Dasnois est une professionnelle respectée au sein de la corporation des journalistes. Elle est connue comme celle qui a apporté de la qualité au Cape Times, hissant ce journal parmi les meilleurs quotidiens d’Afrique du Sud.

Dans un éditorial, Iqbal Survé a expliqué que le quotidien Cape Times n’est au service ni des intérêts du groupe Sekunjalo, ni des intérêts politiques, encore moins d’une fraction au sein de l’ANC, le parti au pouvoir. Mais le journal Mail&Guardian a révélé une lettre des avocats de Sekunjalo, demandant la publication des excuses du rédacteur en chef du Cape Times, ainsi que celles de la journaliste auteur de l’article incriminant le Consortium. La correspondance exige aussi que le propriétaire du journal soit ménagé dans le traitement de l’information.