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L’Afrique reste le continent le plus touché par la corruption, selon Transparency

  • Date de création: 10 juillet 2013 05:37

(Agence Ecofin) - L'Afrique reste le continent le plus touché par la corruption, selon une enquête publiée le 9 juillet par l’ONG Transparency International.

Intitulée de  « Le baromètre mondial de la corruption 2013 »,  cette enquête a révélé que sur les 14 pays du monde où plus de 50% des personnes interrogées ont déclaré avoir payé des pots-de-vin pour accéder à certains services publics ou à certaines institutions durant l’année écoulée,  11 sont africains : Ghana, Kenya, Libye, Cameroun, Mozambique, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Zimbabwe, Liberia et Sierra Leone.

«Pour pouvoir accéder à des services aussi élémentaires que la santé, l'éducation ou même l'eau, les citoyens sont contraints de participer à une corruption qu'ils n'approuvent pas et qui leur est imposée. En Afrique, beaucoup d'enfants ne peuvent pas aller à l'école car les parents n'ont pas les moyens de verser des pots-de-vin à l'administration pour les inscrire. Au Zimbabwe, une femme qui accouche doit payer cinq dollars à chaque fois qu'elle pousse un cri», s’alarme Chantal Uwimana, directrice du département  Afrique à Transparency International.

Selon elle, c'est davantage un sentiment d'impunité généralisée qui est responsable de cette situation sur le continent. «Depuis deux ans, un grand nombre d'affaires de corruption impliquant le monde politique ont frappé de nombreux pays. Sans qu'il y ait toutefois de véritables sanctions. Cette situation renforce l'impression que ceux qui sont au pouvoir peuvent s'en sortir», précise Mme Uwimana.

L’enquête de Transparency International  est la plus importante jamais réalisée. Elle couvre 114 000 personnes dans 107 pays.

A l’échelle mondiale, plus d'une personne sur deux estime que la corruption s'aggrave alors que 27 % des personnes interrogées ont dû s’acquitter d’un pot-de-vin pour accéder à certains services publics ou à certaines institutions. Le Baromètre 2013 montre également que, dans de nombreux pays, les citoyens ne font plus confiance aux institutions censées lutter contre la corruption et contre les autres formes de criminalité.

La police est considérée comme l’institution la plus corrompue dans 36 pays, au niveau desquels 53 % des citoyens se sont vu réclamer des pots-de-vin par la police.

La justice est considérée comme l’institution la plus corrompue dans 20 pays, au sein desquels 30 % des citoyens ayant été en contact avec le système judiciaire se sont vu réclamer des pots-de-vin.

La classe politique elle-même doit s’efforcer de regagner la confiance des citoyens. Le Baromètre mondial de la corruption 2013 fait état d’une crise de confiance vis-à-vis de la classe politique. Dans 51 pays, les partis politiques sont considérés comme l’institution la plus corrompue.

Petite note d’espoir toutefois: 87 % des personnes interrogées veulent s'engager contre ce fléau par le biais de pétitions, manifestations ou encore via les réseaux sociaux.

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