(Agence Ecofin) - Des soupçons de corruption entourent l’attribution par le ministère zambien de l’Intérieur d’un contrat portant sur l’installation d’un système de surveillance par télévision en circuit fermé (CCTV) à Lusaka à l’équipementier télécoms chinois ZTE, apprend-on de sources médiatiques zambiennes.
Citant des sources proches des cercles gouvernementaux, le journal d’investigation Zambian Watchdog a révélé que la valeur de ce contrat attribué de gré à gré au groupe chinois a été «artificiellement gonflée» par certains responsables politiques et des proches du président zambien président Michael Sata. «Le fils du président Michael Sata et l’adjoint au maire de Lusaka, Mulenga Sata, ainsi que certains de leurs amis proches sont à l'origine de l’attribution de ce contrat dont la valeur a été gonflée, pour atteindre 210 millions de dollars au lieu de 13 millions de dollars US», écrit le journal dans édition du 30 août.
Le journal Zambia Reports a, de son côté, indiqué que «des sources au sein ministère zambien de l’Intérieur et des entreprises qui étaient intéressées par ce contrat estiment que des hauts fonctionnaires auraient reçu des pots-de-vin avant l’attribution du contrat à ZTE».
Selon ces mêmes sources, « la valeur du contrat auraient pu être largement inférieure au montant annoncé de 210 millions de dollars si le gouvernement avait fait jouer la concurrence entre plusieurs entreprises en lançant un appel d’offres».
Le réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC) a, par ailleurs, qualifié l’attribution du contrat comme « l'un des pires scandales de corruption en Zambie ».
Le président de l’APNAC, Cornelius Mweetwa, a également dénoncé un « pillage effrayant des ressources publiques perpétré par le Front patriotique (PF, parti au pouvoir en Zambie), à l’heure où la majorité des Zambiens n'ont pas accès à l'eau potable et à des établissements sanitaires décents ».