(Agence Ecofin) - L'Union européenne dans le cadre du Programme d'appui à l'amélioration de la compétitivité mise en œuvre en vue des Accords de partenariat économiques, a octroyé au Ghana, une somme de 700 000 euros au profit de 4 institutions locales que sont l'Agence de promotion des exportations, le Conseil nationale des industries et entreprises de petites envergures, l'Agence des normes et l'Administration des aliments et des médicaments.
L'Autorité en charge du contrôle alimentaire et des médicaments, utilisera sa part de financement pour renforcer l'encadrement des exportateurs ghanéens à mettre à la disposition du marché européen, des produits ayant la qualité admise pour y être vendus et l'agence ghanéenne des exportations devrait utiliser sa part d'allocation pour renforcer son assistance aux exportateurs.
Rappelons que ce programme de l'Union européenne a été mis sur pied en réponse aux revendications des négociateurs africains dans le cadre de la signature des Accords de partenariat économique actuellement en cours de discussion entre l'Afrique et l'Europe. Les parties prenantes, notamment d'Afrique de l'ouest et du centre, estiment qu'un renforcement de leurs capacités de commercialisation sur le marché européen permettra de contenir les contre-effets des APE, parmi lesquels reviennent les pertes de recettes fiscales et douanières, et l'incapacité de leurs tissus de production à avoir la compétitivité nécessaire pour exporter sur le marché européen.
Pour leurs parts, les officiels ghanéens se sont montrés satisfaits de ce don du partenaire européen. « La vision à long terme du Ghana est de parvenir à un produit intérieur brut qui soit générateur d'emploi et qui soit tiré par la production locale et le commerce international », a déclaré un porte-paroles du ministère du commerce. Rappelons qu’en sa qualité de deuxième pays producteur de cacao, mais aussi de plusieurs autres matières premières dont le caoutchouc ou l'or, le Ghana trouve en l'UE un partenaire de choix, qui absorbe près de 49% de ses exportations.
Ce programme est cependant contesté par des organisations de la société civile et certains experts africain, qui trouvent dans l'objectif de compétitivité extérieure une utopie, face à une zone économique qui possède un solide tissu de production et une capacité d'expansion et d'investissement que ne possèdent pas les pays africain, à l’exception de l'Afrique du Sud.
D'autres experts estiment eux, que les pays comme le Ghana ou encore le Cameroun et la Côte d'Ivoire qui sont partis sur des accords intérimaires, ne permettent pas à l'Afrique subsaharienne de véritablement tirer avantage d'une situation complexe pour l'Europe, qui l'obligerait en vertu de la clause de la nation la plus favorisée, d'ouvrir aussi unilatéralement son marché à des pays plus compétitifs comme le Brésil ou même la Turquie si aucun accord n'est trouvé avec ses partenaires africains.
Idriss Linge
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