120 tonnes. C’est la consommation quotidienne de frites du Nigéria. En dépit de son statut de premier producteur de pommes de terre d’Afrique subsaharienne, le mastodonte ouest-africain dépend essentiellement des importations pour satisfaire sa demande. D’après les statistiques, la facture de ces importations tournerait autour de 45 millions $/an.
Cependant, la pénurie de dollars que connaît le pays, en raison de la politique de la banque centrale, pourrait contraindre toute la chaîne nigériane de la pomme de terre à opter pour d’autres alternatives, notamment la production. En effet, le pays qui vise à diversifier son économie et parie sur l’agriculture, pourrait miser sur le développement de cette filière dans un contexte de forte demande.
Selon les acteurs de la filière, la faiblesse de l’investissement dans l’industrie de la transformation est à l’origine de cette dépendance aux importations. Aussi, la crise que traverse le pays, pourrait-elle se révéler une bénédiction.
En attendant, difficile de trouver des frites dans les menus offerts par les restaurateurs nigérians. Comme l’explique Michael Agbogo, cofondateur de Vicampro, une organisation visant à aider le pays à atteindre sa sécurité alimentaire, «Maintenant que les importations sont devenues difficiles en raison du taux de change, les fast-foods comme KFC ne proposent plus de frites dans leurs menus.»
Aaron Akinocho
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.