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Ouganda : le business très rentable de l’agriculture biologique

  • Date de création: 06 avril 2012 08:33

(Agence Ecofin) - Le fait que l’Ouganda soit l'un des pays qui utilisent le moins d'engrais chimiques au monde a véritablement été mis à profit pour promouvoir l'agriculture biologique et cette orientation politique est largement acceptée dans le pays.

L'accès limité aux intrants chimiques, qui à première vue constituait une contrainte, a été transformé en un avantage comparatif. L'Ouganda a pris d'importantes mesures pour convertir l'agriculture conventionnelle aux méthodes de l'agriculture biologique, ce qui a été très bénéfique pour l'économie, la société et l'environnement.

Dès 1994, quelques entreprises commerciales se sont lancées dans l'agriculture biologique. Au même moment, le secteur agricole ougandais dans son ensemble s'orientait en faveur du développement de l'agriculture durable afin d'améliorer les moyens de subsistance de la population. En 2003, l'Ouganda arrivait au 13e rang mondial et au premier rang en Afrique pour la superficie consacrée à l'agriculture biologique. Le pourcentage des terres où cette forme d'agriculture est pratiquée a augmenté de 60% entre 2002 et 2007, atteignant 296 103 ha.

Son importante production agricole biologique constitue pour l'Ouganda une source significative de recettes d'exportation et de revenus pour ses agriculteurs. Les exportations de produits biologiques certifiés ont atteint 22,8 millions de dollars en 2007/2008. Il ressort d'études réalisées à la demande du PNUE et de la CNUCED qu'en 2006, les prix au départ de la ferme des ananas, du gingembre et de la vanille biologiques étaient respectivement supérieurs de 300%, 185% et 150% à ceux des produits conventionnels.

L'agriculture biologique permet à l'Ouganda non seulement de réaliser des gains économiques mais également de contribuer à atténuer les changements climatiques, car on estime que les émissions de gaz à effet de serre par hectare des fermes biologiques sont en moyenne inférieures de 64% à celles des fermes conventionnelles.

En ce qui concerne la réglementation, il convient de signaler l'adoption, respectivement en 2004 et 2007, d'une norme ougandaise et de normes de l'Afrique de l'Est relatives aux produits biologiques. En juillet 2009, le Gouvernement a publié un projet de politique ougandaise relative à l'agriculture biologique qui affirme que l'agriculture est l'un des moyens d'assurer une croissance autoentretenue en donnant la possibilité à chaque agriculteur d'améliorer la productivité, de produire de la valeur ajoutée et d’accéder aux marchés, ce qui est essentiel pour atteindre les objectifs du plan d'action pour l'élimination de la pauvreté.

Neuf domaines d'intervention y sont définis: promotion de l'agriculture biologique en tant que système de production agricole complémentaire; élaboration d'un système de normalisation, de certification et d'accréditation; promotion de la recherche et de la vulgarisation; appui au développement des marchés régionaux et internationaux des produits biologiques; production d'informations et développement des connaissances et des compétences grâce à la formation théorique et pratique; amélioration du traitement, de la conservation, du stockage et de la valorisation après la récolte; utilisation durable des ressources naturelles; et participation des groupes spéciaux tels que les femmes, les jeunes, les pauvres et les personnes vulnérables.

Source : PNUE