Éthiopie : le FMI fait état de « divergences » persistantes avec les autorités sur un nouveau programme d’aide

(Agence Ecofin) - Les créanciers membres du Club de Paris pourraient annuler l’accord de suspension du service de la dette conclu avec l’Éthiopie, si ce pays ne parvient pas à un accord de principe sur un programme d’aide avec le FMI d’ici fin juin 2024. 

Des « divergences » persistent entre le Fonds monétaire international et les autorités éthiopiennes au sujet d’un nouveau programme d’aide en faveur de ce pays qui cherche à restructurer sa dette extérieure au titre du Cadre commun du G20, a rapporté Reuters le vendredi 19 avril, citant un haut fonctionnaire de l’institution financière multilatérale.

« Les négociations se poursuivent. Des divergences persistent » a déclaré Alvaro Piris Chavarri, chef de la mission d’experts du FMI qui séjournait à Addis-Abeba entre le 19 mars et le 2 avril. S’exprimant en marge des réunions de printemps du Fonds et de la Banque mondiale à Washington, il n’a néanmoins pas donné des précisions sur lesdites divergences. « Je suis prudemment optimiste. Les discussions prennent le temps qu'elles prennent » a-t-il lâché.

L’Éthiopie et ses créanciers membres du Club de Paris avaient conclu l’année dernière un accord sur la suspension du remboursement de la dette bilatérale due entre le 1^er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. Début avril 2024, les créanciers ont accordé à Addis-Abeba un délai supplémentaire de 3 mois courant jusqu'à fin juin 2024, pour conclure un accord de principe sur un programme d’aide avec le FMI. En l’absence d’une entente, la perspective d’une annulation de l’accord se profile, comme ils l’avaient déjà annoncé le 30 novembre 2023.

Pour rappel, l’Éthiopie avait demandé début 2021 une large restructuration de sa dette extérieure au titre du cadre commun du G20. En parallèle, le pays a sollicité un programme d’aide auprès du FMI. Mais les 2 requêtes ont stagné en raison notamment du conflit qui a éclaté en novembre 2020 entre le gouvernement central et des groupes rebelles dans la région du Tigré. Ce conflit a pris fin en novembre 2022 avec la signature d’un accord de paix qui prévoit notamment le désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à cette région plongée dans une situation humanitaire catastrophique.

Addis-Abeba s'est retrouvé en défaut de paiement en décembre 2023, après avoir été incapable d’honorer le paiement de 33 millions USD d'intérêts sur un eurobond d'un milliard USD arrivant à échéance à la fin de l'année écoulée.

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