(Agence Ecofin) - Après des années de baisse liées à la méfiance mondiale vis-à-vis du nucléaire, les prix de l’uranium sont repartis à la hausse depuis quelques mois. À la faveur de la transition énergétique, ils profitent de la relance de projets de centrales nucléaires qui entrainent une hausse de la demande.
Les prix de l’uranium ont franchi pour la première fois la barre des 80 dollars la livre depuis plus de 15 ans. Sur la bourse américaine Nymex, les contrats à terme sur le yellowcake, une forme brute d’uranium, ont en effet dépassé 80,25 dollars lundi dernier, rapporte Bloomberg.
Ce pic historique intervient après des mois de hausse des prix du combustible, dans un contexte mondial marqué par le retour en grâce du nucléaire. Selon Colin Hamilton, directeur de la recherche sur les matières premières à BMO Capital Markets, les contrats d’approvisionnement avec les services publics chargés d’acheter l’uranium pour les centrales nucléaires continuent de s’intensifier. Au Niger par exemple, le canadien Global Atomic a déjà conclu des accords similaires de plus de 250 millions $ pour la future production de son projet d’uranium Dasa.
« Il y a très peu de production non engagée disponible pour répondre aux besoins non couverts des services publics », explique M. Hamilton, ce qui contribue à la hausse des prix des contrats à terme.
Conscients des opportunités disponibles actuellement sur le marché, les producteurs d’uranium et les compagnies qui disposent de projets en régime de maintenance et entretien s’activent pour les remettre en production. C’est le cas du numéro 1 mondial du secteur, le géant minier Kazatomprom qui a décidé fin septembre de mettre un terme à ses restrictions dès 2025 afin d’exploiter ses mines d’uranium à plein régime.
Selon un rapport publié en mars dernier par Ecofin Pro, la plateforme de l’Agence Ecofin dédiée aux professionnels, la Namibie, le Niger, l’Afrique du Sud, le Malawi et la Mauritanie sont les pays africains les mieux positionnés pour profiter de la hausse de la demande et des prix. Aidés de compagnies australiennes et canadiennes principalement, ces pays s’apprêtent en effet à relancer des mines à l’arrêt ou à en construire de nouvelles.
Emiliano Tossou
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