(Agence Ecofin) - Les militaires au pouvoir à Niamey depuis 2023 ont annoncé le 16 mars la fin de la coopération militaire avec les États-Unis, exigeant le départ des troupes américaines du Niger. Cette escalade dans les tensions avec Washington pourrait compromettre le développement de certains projets miniers.
Au Niger, GoviEx prévoit toujours investir 343 millions $ dans la construction de la mine d’uranium Madaouela, en dépit de la situation politique délicate. Alors que le régime issu du coup d’État de juillet 2023 a mis fin la semaine dernière à la coopération militaire avec les États-Unis, la compagnie canadienne vient de franchir une nouvelle étape dans le développement du projet.
MADAOUELA URANIUM PROJECT PROGRESSING AHEAD WITH COMMENCEMENT OF FRONT END ENGINEERING DESIGNShttps://t.co/MW5vaNmdwz#Uranium $GXU $GVXFF #mining
— GoviEx (@GoviExUranium) March 18, 2024
Dans un communiqué publié le 18 mars, GoviEx a en effet annoncé le début de l’étude d’ingénierie de base (FEED) pour la future mine d’uranium. Les travaux qui seront menés à Madaouela par le cabinet SGS Bateman permettront d’obtenir, entre autres, une estimation plus détaillée des coûts d’investissement et d’exploitation, ainsi qu’une définition claire des exigences techniques avant la phase de construction de la mine.
« Alors que nous continuons à surveiller la situation politique actuelle au Niger, je suis très heureux de commencer le développement des études techniques préliminaires, ainsi que les premiers travaux de terrassement à Madaouela », explique Daniel Major, PDG de GoviEx.
Si la compagnie GoviEx n’est pas enregistrée aux États-Unis, les relations entre Niamey et Washington peuvent tout de même affecter ses activités, notamment en matière de financement. En octobre 2023, la compagnie canadienne Global Atomic, également active sur l’uranium au Niger, mettait en évidence ce risque. La décision du département d’État qualifiant officiellement de « coup d’État » la prise de pouvoir des militaires risquait en effet de compromettre le financement accordé par une institution financière américaine.
Pour le moment, les implications de la fin annoncée de la coopération militaire entre les États-Unis et le Niger ne sont pas connues. Washington dispose dans le pays d’une base aérienne qui lui permet de mener notamment des opérations de surveillance dans le Sahel.
Si la situation géopolitique peut freiner le développement de leurs projets, notons que les compagnies canadiennes actives au Niger peuvent compter sur des perspectives prometteuses sur le marché mondial de l’uranium. Les prix ont atteint des records ces derniers mois, dans un contexte de hausse de la demande à cause du regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire. Sur sa durée de vie de 19 ans, Madaouela peut contribuer à satisfaire cette demande avec sa production de 50,8 millions de livres d’uranium.
Emiliano Tossou
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