La hausse des prix des palettes en bois, une menace pour la chaîne logistique mondiale

(Agence Ecofin) - La crise russo-ukrainienne continue de stresser la chaîne mondiale des transports. En plus de la flambée des prix des carburants, la pénurie et les coûts exorbitants des palettes en bois deviennent de véritables défis.

La hausse des prix des palettes de manutention est une nouvelle variable qui commence à perturber la chaîne d’approvisionnement mondiale. Ajoutée à la flambée des coûts des soutes, elle fait grossir depuis peu les taux de fret maritime. A travers de récents communiqués, l'Association européenne des palettes (EPAL) et la Fédération européenne des fabricants de palettes et d'emballages en bois (FEFPEB) avaient alerté sur de possibles augmentations des prix de ces unités de chargement en raison de la guerre en Ukraine.

Ces dispositifs en bois, utilisés dans le stockage, la manutention et le transport de certaines catégories de marchandises, connaissaient déjà avant la crise une chute de leur volume de production et de distribution, alimentée principalement par un déséquilibre entre l’offre et la demande. Le prix par palette neuve est passé de 7 à 29 €, alors que les palettes recyclées sont actuellement vendues à 10 €, contre 4 ou 5 € avant.

L’Ukraine, important producteur de bois industriel et exportateur de palettes, n’est en effet plus en mesure de fournir les 15 millions d’unités qu’elle livrait par an. Des experts révèlent par ailleurs que les trois acteurs du conflit armé (Ukraine, Biélorussie et Russie) cumulaient à eux seuls 25% du bois utilisés dans la production totale de palettes pour l’Europe.

Au plus fort de la pandémie de Covid-19 également, les insuffisances observées dans la chaîne logistique retour concernant la restitution des palettes louées continuent d’influencer l'augmentation des coûts. A ceci s’ajoute la cherté du bois utilisé comme matière première.

Les chargeurs qui intègrent en général ces éléments dans la détermination du prix de revient les répercuteront une fois encore sur les consommateurs finaux. Ceci pourrait prolonger l’inflation généralisée qui s’est installée suite à l’apparition de la pandémie.

Henoc Dossa