Au Togo, les motos et tricycles, en croissance “exponentielle”, représentent plus des ⅔ du parc automobile

(Agence Ecofin) - Les motos dominent le paysage automobile togolais, représentant plus de 72 % du parc automobile, sur fond de croissance fulgurante ces dernières années. Cette tendance soulève des questions notamment en termes d'impact sur le transport urbain et les politiques de régulation dans le pays.

Au Togo, la dominance des deux-roues (motocycles) dans le parc automobile est indéniable, raflant plus de 72 % des véhicules en circulation, sur fond de croissance rapide au cours des six dernières années, informe Togo First. Cette tendance a été confirmée par une étude commanditée par la Société Financière Internationale (SFI ou IFC), dont les résultats ont été partagés avec les autorités togolaises en début de semaine.

Selon le rapport, le nombre de motos et de tricycles sur les routes connaît une croissance rapide et exponentielle, avec un taux de croissance moyen annuel de 16,5 %, contre seulement 1,3 % pour les véhicules à quatre roues et plus.

Ainsi, entre 2018 et 2023, soit sur une période de six ans, 530 873 véhicules ont été immatriculés, dont 383 633 deux-roues, représentant ainsi 72,3 % des nouvelles immatriculations, contre seulement 27,7 % pour les voitures. En moyenne, chaque année, le nombre de motos immatriculées dépasse celui des voitures, témoignant de l'ampleur de cette tendance.

Notons du reste que cette augmentation significative du nombre de motos immatriculées est en partie attribuable aux campagnes d'immatriculation organisées par les autorités, qui ont contribué à stimuler l'adoption de ces véhicules à deux roues à travers le pays.

Malgré cette croissance, les tricycles sont encore peu nombreux, ne représentant que 6 % des nouvelles immatriculations de motos au cours des six dernières années (2018-2023).

Par ailleurs, bien que l'émergence de sociétés de transport à moto telles que Gozem ou Ole ait transformé le paysage du transport, la majorité des motos-taxis continuent d'opérer sans être enregistrées, préférant utiliser des plaques d'immatriculation privées. De plus, les véhicules à deux ou trois roues des compagnies de moto ne représentent que 3 % du parc total de motos utilisées à des fins de taxi, ce qui rend difficile l'évaluation précise de la situation du transport urbain par moto à Lomé et dans ses environs.

Ayi Renaud Dossavi