(Agence Ecofin) - Au regard de leur situation d’enclavement, la RDC et la Zambie font face à des défis logistiques majeurs, nés de l’accroissement de la demande mondiale pour le cuivre et le cobalt, minerais indispensables à la transition énergétique.
Les présidents de la Zambie, Hakainde Hichilema, et de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, ont convenu le week-end dernier d’alléger les difficultés douanières aux postes-frontières, qui rallongent les délais de transport pour l’acheminement du cuivre et du cobalt en provenance des deux pays.
La résolution des deux dirigeants intervient peu après le mécontentement exprimé ce mois par les routiers opérant sur ce corridor, qui ont appelé à une accélération des procédures douanières, dont la lenteur occasionne de longues files de gros porteurs à la frontière et des surcoûts logistiques.
La Zambie et la RDC, considérées comme les principaux producteurs de cuivre sur le continent ont vu exploser les commandes de ce minerai indispensable dans la fabrication des batteries, alors que le monde promeut l’utilisation des véhicules électriques.
Actuellement dans un état délabré, le chemin de fer antérieurement utilisé du côté zambien pour évacuer les productions minières n’offre plus la rapidité et l’efficacité adaptées à l’évolution de la demande.
« Les systèmes ferroviaires qui ont été créés pour acheminer le cuivre vers la côte sont délabrés avec des trains circulant à moins de 35 kilomètres à l’heure. Nous avons vu plus d’investissements dans le secteur routier, mais ces routes ne sont pas durables, elles sont endommagées jour après jour malgré les milliards de dollars dépensés sur ces routes parce que les marchandises en vrac ne sont pas conçues pour être transportées sur ces routes fragiles », a indiqué John Musonda, expert minier de l’Université Copperbelt de Zambie.
Les retards à la frontière créent un manque à gagner de plus d’un demi-million USD aux deux pays chaque mois, selon Nkulu Ndala, vice-consul de la RDC en Zambie.
Privés de littoral, la RDC et la Zambie ont fait du port tanzanien de Dar es-Salaam et des plateformes portuaires sud-africaines les relais logistiques de la chaine d’exportation de leurs minerais vers les marchés extérieurs. Ce désavantage naturel implique de plus gros défis en matière d’organisation pour l’acheminement des ressources.
Néanmoins l’Angola, géographiquement plus proche des deux pays, pourrait jouer un rôle encore plus important dans la réduction des difficultés et coûts logistiques pour ses voisins, avec le plan de développement en cours du corridor de Lobito qui intègre des projets ferroviaires et routiers cumulés aux programmes de réhabilitation des ports secondaires.
Windhoek - Namibie