(Agence Ecofin) - L’Etat ougandais fonde de grands espoirs sur la future mine de Makuutu. Alors que les terres rares suscitent un grand intérêt pour leur importance dans la transition énergétique et la technologie, ce projet a le potentiel de mieux positionner le pays dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
La compagnie minière Ionic Rare Earth vient d’obtenir des autorités ougandaises un permis environnemental pour son projet de terres rares Makuutu. Elle a indiqué en fin de semaine dernière que son étude d’évaluation des impacts environnementaux et sociaux (ESIA) a été validée.
« Il s’agit d’une étape importante et d’un vote de confiance de la part du gouvernement et des groupes communautaires, qui témoigne du rôle essentiel que Makuutu jouera dans le développement social et économique et dans la croissance de l’Ouganda », se réjouit Tim Harrison, PDG d’Ionic Rare Earth.
La validation de l’étude d’impact environnementale et sociale (ESIA) est un impératif pour l’obtention du permis d’exploitation. Vu que cette étape vient d’être passée, l’australien compte dès lors soumettre sa demande de bail minier au gouvernement d’ici la fin du mois. Le processus de traitement devrait couvrir la période du premier trimestre 2023, selon ses prévisions.
Une opportunité pour l’Ouganda d’accroître ses revenus miniers
Dans le paysage minier ougandais, l’or occupe une place prépondérante. Le métal jaune a rapporté au pays 1,25 milliard de dollars de recettes en 2019, année qu’il a terminé en tant que principale source de devises étrangères devant le café.
Cependant, la croissance du secteur a été ralentie par l’instauration en 2021 d’une taxe sur l’exportation qui a été mal accueillie par les négociants. Ces derniers ont notamment exprimé leur mécontentement en suspendant leurs exportations, ce qui a eu pour conséquence de faire chuter les revenus publics pour l’exercice 2021-2022 à 78 millions $.
Si Ionic Rare Earth arrive à concrétiser le potentiel du projet Makuutu, cela permettrait au gouvernement de diversifier ses sources de revenus miniers. La future mine a, faut-il le rappeler, la capacité de livrer 29 400 tonnes d’équivalents oxyde de terres rares sur 11 ans, selon les estimations de la société.
« Ce projet a pour ambition de devenir la mine durable phare de l’Ouganda. Notre vision est que Makuutu fournira aux clients mondiaux un approvisionnement alternatif en aimants et en éléments de terres rares lourdes nécessaires à un monde à zéro carbone net pendant 50 ans et au-delà », assure Tim Harrison.
Il faudra néanmoins qu’Ionic Rare Earth parvienne à réunir le capital de 89 millions $ nécessaire pour lancer la production. Pour rappel, le Burundi est à l’heure actuelle, le seul pays africain producteur de terres rares.
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12/09/2022 - Ouganda : vers l’octroi d’un permis minier pour le projet de terres rares Makuutu
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