(Agence Ecofin) - L’Ouganda a accéléré ces dernières années le développement de son secteur minier, avec notamment la promulgation d’un nouveau code minier en 2022. Vu l’importance des terres rares pour la transition énergétique, le projet Makuutu est un élément clé de la stratégie des autorités de Kampala.
En Ouganda, l’australien Ionic Rare Earths est proche d’obtenir un permis minier afin d’exploiter les terres rares de son projet Makuutu. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué publié le lundi 11 septembre par la compagnie minière australienne, citant la ministre ougandaise de l’Énergie et des Mines.
« Nous sommes impatients d’approuver la demande de licence minière pour Ionic Rare Earths Ltd et Rwenzori Rare Metals Ltd [la filiale ougandaise d’Ionic, Ndlr]. Il s’agit d’un projet phare visant à faire de l’Ouganda un partenaire stratégique dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en terres rares lourdes », a indiqué la ministre Ruth Nankabirwa Ssentamu, au cours de la conférence minière Africa Down Under la semaine dernière en Australie.
The Honorable Minister Ruth Nankabirwa Ssentamu made an announcement during her speech at #AfricaDownUnder, stating she will be signing the mining license for @Ionic_RE upon her return to Uganda after completing her tour. ?? ?@MEMD_Uganda @IXR #ESG #mining #rareearths #REE pic.twitter.com/zJ9mcEIfhu
— Ionic Rare Earths Limited (@IONIC_RE) September 8, 2023
Selon une étude de faisabilité définitive publiée en mars dernier, le projet Makuutu peut livrer annuellement environ 1 160 tonnes d’oxyde de terres rares sur une durée de vie de 35 ans. Notons qu’il s’agit seulement de la phase 1 du projet, pour laquelle l’investissement nécessaire à la construction d’une mine est évalué à 121 millions de dollars.
Faire des Mines un poids lourd de l’économie
La déclaration de la ministre Nankabirwa Ssentamu intervient alors que les autorités locales ont annoncé fin août la reprise du processus d’octroi des permis miniers dans le pays. Selon le ministre d’État chargé des Minéraux, Peter Lokeris, le processus avait été suspendu dans l’attente des lignes directrices après la promulgation d’un nouveau code minier en octobre dernier.
Cette loi, adoptée par le Parlement ougandais en février 2022, matérialise les nouvelles ambitions du gouvernement ougandais pour le secteur minier. Le nouveau code instaure notamment un appel d’offres concurrentiel pour l’octroi des permis d’exploration, alors que le processus d’octroi des titres miniers sera numérisé. Le gouvernement travaille par ailleurs à la création d’une compagnie minière nationale qui pourra prendre une participation gratuite dans les projets miniers.
Il faut enfin souligner l’ambition de Kampala d’enregistrer une hausse de plus de 60 % des emplois dans le secteur minier d’ici 2025. À en croire le ministre d’État Lokeris, le nombre d’emplois dans le secteur devrait passer de 1,6 million en 2017-2018 à 2,6 millions au cours de l’exercice 2024-2025. La part des Mines dans le PIB, environ 3 %, devrait également augmenter.
Rappelons que l’atteinte de ces objectifs repose en partie sur les minéraux essentiels à la transition énergétique et qui attirent l’intérêt des investisseurs miniers partout sur le globe. Il y a évidemment Makuutu, dont la production de terres rares pourrait alimenter l’industrie des aimants permanents utilisés pour les moteurs de véhicules électriques ou dans les turbines éoliennes.
L’Ouganda héberge en outre le projet de graphite Orom-Cross, un produit indispensable aux batteries des véhicules électriques. Les autres ressources minières du pays comprennent également l’or, le cuivre, l’étain ou encore le nickel.
Emiliano Tossou
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