(Agence Ecofin) - En Tunisie, Nesma TV est au centre d'une violente polémique pour avoir diffusé le film d’animation franco-iranien Persepolis, prix du jury au festival de Cannes en 2007, qui contient une scène représentant Dieu en vieil homme barbu.
Des extrémistes musulmans se sont saisis de cette transgression de la règle traditionnelle qui interdit toute représentation de Dieu ou du prophète, pour revendiquer énergiquement l'identité arabo-musulmane de la Tunisie.
Dimanche, après une tentative d'attaque de ses locaux par un groupe de salafistes, le président de Nessma TV, Nebil Karoui avait assuré qu’il « ne se laisserait pas intimider et continuerait à diffuser les films qu'il veut ».
Mais devant l’ampleur de la polémique, il a fait volte face aujourd’hui sur la radio locale Monastir : « Je m'excuse. Je suis désolé pour tous les gens qui ont été dérangés par cette séquence, qui me heurte moi-même (…) Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute. Nous n'avons jamais eu l'intention de porter atteinte aux valeurs du sacré. »
Nebil Karoui est ensuite revenu sur cette contrition pour s’étonner des réactions suscitées par ce film « qui avait déjà été projeté intégralement dans plusieurs salles en Tunisie sans susciter de remous. ».
Tous les grands partis, dont le parti islamiste modéré Ennahda, ont condamné les violences de dimanche.
Persepolis raconte l'histoire du régime de Khomeiny à travers les yeux d'une petite fille.