La revanche d’Apple

(Agence Ecofin) - Beaucoup peut-être ne s’en souviennent pas – ou l’ignorent –, mais la société Apple, au milieu des années 1990, était confrontée à tant de difficultés que sa survie était une question d’actualité.

C’est à cette époque qu’elle a été restructurée à coups de licenciements (suppression de plus de 3000 postes, arrêt du développement des nombreux projets, réduction des fournisseurs dont 70, sur les 370, passent à la trappe. C’était, à vrai dire, pour la firme à la pomme, le temps des vaches maigres.

Lorsque Steve Jobs est réintégré dans la société, en décembre 1995 (après y avoir été évincé dix ans plus tôt), c’est dans le cadre d’un rachat à 430 millions de dollars de sa société, Next, créée après son départ d’Apple. Depuis, et après le temps du doute, la firme a renoué avec les succès. Entre-temps, en juillet 1997, le PDG Gil Amelio, est débarqué, vite remplacé par Steve Job comme CEO. Apple améliore son système d’exploitation, lance la boutique de vente de musique Apple Store, sans compter la série des iTouch, des iPod et des iPad que le monde entier s’arrache.

Ce n’est pas étonnant qu’arrive ce fait inédit : pour la première fois, Apple affiche un bénéfice net supérieur à celui de Microsoft, sur le troisième trimestre 2010, d’après des résultats publiés récemment. Cela confirme tout simplement la tendance qui s’était dégagée en 2010, où Apple avait déjà annoncé un chiffre d’affaires supérieur à son concurrent, sans toutefois le surpasser en termes de bénéfices. A présent, avec un résultat net de 5,9 milliards de dollars, Apple se classe devant Microsoft qui n’a eu « que » 5,2 milliards de dollars de bénéfice. Cette performance est également confirmée dans le chiffre d’affaires des deux sociétés pour la même période (24,6 milliards contre 14,4 milliards de dollars) et dans leur capitalisation boursière. Si en 1999, Microsoft pesait 35 fois plus qu’Apple, la toute récente capitalisation crédite Apple d’une valeur de 222 milliards de dollars, contre 219 milliards de dollars pour Microsoft. Apple est donc la deuxième plus grande entreprise américaine, juste derrière Exxon Mobil, dont la capitalisation atteint 278 milliards de dollars.

C’est en quelque sorte la revanche d’Apple qui, dans les temps durs, avait pourtant bénéficié de l’aide de Microsoft. Cela démontre aussi que la société créée par Steve Jobs et Steve Wozniak comprend, peut-être mieux que Microsoft, les tendances technologiques actuelles.