(Agence Ecofin) - Le Tigré, situé au nord de l’Ethiopie, est en proie à un conflit qui dure depuis deux ans et qui a exacerbé les conditions humanitaires de millions de personnes vivant dans le pays. Après un premier cessez-le-feu inefficace en 2021, les deux principales parties au conflit ont décidé à nouveau de faire taire les armes.
Le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens se sont entendus pour mettre en place un nouveau cessez-le-feu, a-t-on appris mercredi 02 novembre.
L’annonce intervient dans le cadre des pourparlers entre les deux parties, entamés le 25 octobre dernier en Afrique du Sud, sous la médiation de l’Union africaine. Conduites par l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, les discussions ont réuni les représentants du gouvernement d’Abiy Ahmed et ceux du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), sans que les tierces parties ayant pris part à la guerre telles que l’Erythrée ou les régions d'Amhara et d'Afar n’aient été représentées.
Il faut rappeler que le conflit qui oppose Addis-Abeba au TPLF, dans cette région frontalière avec l’Erythrée, dure depuis deux ans. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, après des mois de tensions, avait déclenché, début novembre 2020, des opérations militaires contre le parti alors au pouvoir dans la région du Tigré, le TPLF, l'accusant d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale. La violence des combats a poussé une grande partie de la population à fuir, ne dépendant plus que de l’aide alimentaire pour se nourrir.
L’année dernière, un cessez-le-feu avait été décrété, mais n’avait pas empêché la poursuite des violences, dégradant la situation humanitaire dans la région. D’après l’ONU, le conflit a déjà coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes et contraint plusieurs centaines de milliers de personnes à fuir.
« La ville de Shire, dans le nord du Tigré, compte à elle seule 350 000 personnes déplacées. Plus de 60 000 personnes ont fui au Soudan (des réfugiés). Avant même que le conflit éclate, 850 000 personnes dépendaient de l’aide humanitaire dans la région de Tigré. Quelque 96 000 réfugiés Erythréens y vivaient également, répartis dans les quatre camps d’Adi Harush, Hitsats, Mai-Aini et Shimelba », indique le haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés.
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).