(Agence Ecofin) - Confrontés à une crise sécuritaire persistante, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad entendent coopérer pour relever les défis sécuritaires dans la région qui a enregistré 1814 incidents d'attaques terroristes au premier semestre 2023, selon la CEDEAO.
Les armées du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Togo mènent actuellement des exercices militaires conjoints afin de renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme. L’information a été rapportée par les médias locaux, le dimanche 26 mai 2024.
Débutées le 20 mai au centre d’entraînement de Tillia, dans l'ouest du Niger, ces manœuvres se poursuivront jusqu'au 3 juin 2024. L'opération a été baptisée « Tarhanakale », ce qui signifie « amour de la patrie » en tamajek, une langue locale du Niger. Elle vise à améliorer les compétences opérationnelles et la résilience des forces armées des cinq pays.
Ces exercices sont d'autant plus cruciaux que la zone du Liptako Gourma, située à la frontière du Burkina Faso, du Mali et du Niger, est particulièrement touchée par l'insécurité et la violence croissante due à la prolifération des groupes armés et à la montée de l'extrémisme violent. Les attaques terroristes ont également commencé à s'étendre vers les Etats côtiers de la région.
Pour rappel, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a récemment quitté les instances du G5 Sahel et a rompu ses relations avec ses partenaires historiques, notamment la France et les Etats-Unis. En mars dernier, l'AES a annoncé la création d'une force armée commune pour renforcer la sécurité régionale, en accord avec les recommandations visant à jeter les bases d'une intégration renforcée de l'alliance.
Selon les données de la CEDEAO, la région a enregistré 1814 incidents d'attaques terroristes au premier semestre 2023, causant 4593 morts. A la fin du mois d'avril 2023, le nombre de déplacés internes dépassait les 6 millions de personnes.
Charlène N’dimon
Yaoundé, Cameroun.