(Agence Ecofin) - Depuis juillet, Abidjan et Bamako peinent à trouver un terrain d’entente pour la libération de 46 soldats ivoiriens arrêtés et accusés par le Mali d’être des mercenaires. Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire vient d’annoncer qu’elle ne participera plus aux opérations de la Minusma.
La Côte d’Ivoire va procéder au retrait progressif de ses contingents présents dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). L’information a été confirmée ce mardi 15 novembre 2022 par plusieurs sources médiatiques citant un document officiel.
Cette décision révélée dans une lettre de l’ambassadeur ivoirien auprès des Nations unies, intervient dans un contexte diplomatique tendu. Depuis juillet, le Mali et la Côte d’Ivoire s’achoppent sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako. Alors que les autorités maliennes les accusent d’être des mercenaires envoyés par Abidjan, les autorités ivoiriennes affirment qu’il s’agit plutôt d'un contingent de sécurité et de logistique travaillant dans le cadre de la mission de maintien de la paix.
Bien que trois d’entre eux aient été rapatriés en Côte d’Ivoire, les discussions se poursuivent pour la libération des 46 restants, sans qu’aucune avancée notable n’ait pour l’instant été réalisée.
« D’ordre du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, la Mission permanente confirme la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la MINUSMA, telle qu’annoncée le 28 octobre 2022 par le Ministre délégué Léon Kakou ADOM, lors de son entretien avec le Secrétaire Général Adjoint aux Opérations de Paix, Monsieur Jean Pierre LACROIX », indique la note officielle des autorités ivoiriennes. Et d’ajouter : « En conséquence de ce qui précède, la relève de la compagnie basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’Etat-major (MSO) et des Officiers de Police (IPO), prévus respectivement en octobre et novembre 2022, ne pourront plus être effectués. De même, la Côte d’Ivoire envisage de relever en août 2023, les militaires et autres éléments présents au sein de la Force de la MINUSMA ».
Cette annonce intervenant dans la foulée du retrait anticipé des militaires du Royaume Uni au Mali semble confirmer un peu plus l’isolation de Bamako sur la scène internationale, depuis son rapprochement avec la Russie. Plus tôt, c’est la France et la Suède qui avaient annoncé leurs retraits du pays, accusant Bamako d’avoir eu recours aux mercenaires du groupe russe Wagner pour gérer la lutte antiterroriste.
Pour l’heure, les autorités maliennes n’ont pas fait de déclarations publiques sur le retrait ivoirien de la MINUSMA. D’après les autorités ivoiriennes, les soldats qui seront retirés du théâtre malien pourraient être redéployés au sein d’autres missions de maintien de la paix.
Moutiou Adjibi Nourou
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.