(Agence Ecofin) - Depuis 2020, le Cyber Africa Forum propose un cadre annuel de discussion multinational pour les experts et décideurs du secteur numérique africain. Pour cette quatrième édition, les thématiques tournent autour de l’Intelligence artificielle.
La Côte d’Ivoire accueille depuis ce lundi 15 avril 2023 la quatrième édition du Cyber Africa Forum (CAF). La cérémonie d’ouverture a été lancée à d’Abidjan, en présence du ministre ivoirien de la transition numérique, Ibrahim Kalil Konaté et de l’ambassadeur des USA à Abidjan, Mme Jessica Davis Ba.
Se déroulant sur deux journées, le CAF 2024 réunit plus de 1000 participants, dont de nombreux d’experts et représentants d’organisations publiques ou privées. Destiné à créer un cadre d’échange sur les enjeux et solutions liés à la transformation digitale des sociétés et entreprises africaines, le forum porte cette année sur le thème « Risques cybernétiques et Intelligence Artificielle (IA) : quelles stratégies de défense face aux nouvelles menaces numériques ? ».
Cette thématique, dans l’air du temps, vise à permettre de renforcer les capacités des acteurs clés du secteur numérique africain, et approfondir les réflexions pour permettre au continent de faire face aux enjeux liés à l’Intelligence Artificielle.
Faut-il le souligner, l’IA est au cœur d’une révolution numérique mondiale depuis quelques années. Alors que les pays européens, américains et même asiatiques ont entamé un processus d’adaptation à ce nouveau phénomène, l’Afrique est considérée « le principal terrain de jeu » à venir de l’IA, en raison entre autres de son niveau encore faible d’accès aux outils numériques. Une situation qui lui offre l’opportunité de construire dès maintenant des bases solides pour affronter les nouveaux défis qui l’attendent en la matière.
Pour Franck Kié, commissaire général du CAF, les opportunités offertes par l’IA sont importantes pour l’Afrique. Selon l’ONU, cette technologie a le potentiel de contribuer à hauteur de 15 700 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030. De ce montant, 1200 milliards de dollars pourraient être générés en Afrique, ce qui représente une augmentation de 5,6 % du Produit intérieur brut du continent d’ici 2030. « L'intelligence artificielle offre une capacité inégalée d'analyser de vastes volumes de données, améliorant ainsi la détection et la gestion des menaces de cybersécurité [et peut] réduire la charge de travail des équipes de sécurité, en automatisant des tâches et en améliorant la précision de la détection des menaces » a indiqué Franck Kié dans son discours d’ouverture.
Cependant, précise-t-il, l’adoption de cet outil présente des défis, notamment en termes de « compétences, de ressources, et de souveraineté numérique ». De plus, la cybercriminalité semble désormais profiter des avancées considérables dans le domaine. « Nous observons une utilisation croissante de l'IA par les cybercriminels pour développer des attaques sophistiquées (…) Tout ceci, alors que le nombre de cyberattaques a plus que doublé au cours des cinq dernières années tandis que les coûts liés à la cybercriminalité sont également en hausse, avec des estimations qui s'élèvent à 10 500 milliards de dollars d'ici 2025 » ajoute Franck Kié.
Pour faire face à ce risque grandissant, le CAF souhaite mettre l’accent sur « actions concrètes et conjointes », tout en soutenant les initiatives visant à répondre aux enjeux du secteur numérique africain. De plus, un nouvel événement dédié exclusivement à l'intelligence artificielle et son impact sur l'Afrique : l'AIFA, a été annoncé pour le quatrième trimestre 2024 par le commissaire Franck Kié. Une ambition qui devra être mise en œuvre en collaboration avec les décideurs publics.
Notons que la première journée d’échanges a été meublée de panels animés par des experts, ainsi que par la remise du prix Léon Konan Koffi au ministre Ibrahim Konaté représentant le vice-président Tiémoko Meyliet Koné.
Moutiou Adjibi Nourou
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