(Agence Ecofin) - L’armée américaine a accusé la Russie d’avoir usé de stratagèmes pour acheminer discrètement 14 avions de combat en soutien aux troupes de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. Un soutien qui pourrait peser sur le cours de la guerre en Libye.
Dans un communiqué, le commandement militaire de l’armée américaine pour l’Afrique (Africom) a ouvertement accusé la Russie d’avoir acheminé en secret 14 avions de combat de type MiG-29 « Fulcrum » et Su-24 « Fencer » en vue de soutenir l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, et appuyée par la société militaire privée russe Wagner.
Ce déploiement de puissance aérienne pourrait avoir selon les Américains, un impact important sur le cours de la guerre en Libye alors que le pays est soumis à un embargo de l’ONU sur les armes.
Photos à l’appui, l’Africom soutient que ces avions ont été acheminés dans un premier temps depuis une base de la Fédération de Russie vers la base russe de Hmeimim en Syrie où ils ont été repeints pour enlever les marques de l’armée de l’air russe. Par la suite, ils ont volé vers la Libye pour atterrir d’abord à Tobrouk (dans l'est) puis à la base d’Al Jufrah (au centre) contrôlée par l’ANL. Les 14 avions de combat auraient été pilotés par des Russes et escortés de deux avions de chasse multi-rôles russes Su-35 Flanker E.
Répondant à ces accusations, le porte-parole de l’ANL, Ahmed al-Mismari, a nié l'arrivée de nouveaux avions, qualifiant cela de « rumeur et mensonge », rapportent certaines sources médiatiques, prétextant que l'ANL avait réparé quatre vieux jets libyens qu’elle compte utiliser pour une nouvelle campagne aérienne majeure.
Pour sa part, le commandant de l’Africom, le général Stephen Townsend a déclaré que « la Russie essaie clairement de faire pencher la balance en sa faveur en Libye. Tout comme je les ai vus faire en Syrie, ils étendent leur empreinte militaire en utilisant des groupes de mercenaires soutenus par le gouvernement, comme Wagner ».
Depuis décembre 2015, la Libye est en proie à une guerre fratricide. Deux organisations rivales soutenues par différents bords à l’international se disputent la tête du pays. D’un côté, le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale et de l’autre, l'ANL fondée à la fin de la guerre civile de 2011, conduite par le maréchal Khalifa Haftar et qui contrôle une large part du pays, dont les très importantes ressources pétrolières du Croissant pétrolier, le poumon économique de la Libye.
Borgia Kobri
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