(Agence Ecofin) - Le déploiement du vaccin, impliqué dans des cas de thrombose aux USA, avait été suspendu par les autorités sud-africaines. Cependant le pays fait face à des besoins urgents sur le terrain, et la renonciation au sérum AstraZeneca en février avait déjà retardé la campagne nationale de vaccination.
La South African Health Products Regulatory Authority (SAHPRA) souhaite lever la suspension qui pèse sur le déploiement des vaccins Johnson & Johnson dans le pays. C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le samedi 17 avril 2021.
Selon l’institution certaines conditions devront néanmoins être réunies pour la levée de cette suspension. « Ces conditions comprennent, entre autres, le renforcement du dépistage et de la surveillance des participants présentant un risque élevé de trouble de la coagulation sanguine. En outre, des mesures doivent être mises en œuvre pour garantir une gestion sûre de tout participant qui développerait une thrombose et une thrombocytopénie induites par le vaccin (TIV) » indique le communiqué.
Il faut rappeler que le mardi 13 avril dernier, les agences sanitaires américaines avaient demandé la suspension de l’utilisation des vaccins Johnson & Johnson aux Etats-Unis après que de rares cas de formation de caillots sanguins aient été répertoriés chez certains patients. Bien que n’ayant encore répertorié aucun cas de ce genre sur son territoire, le gouvernement sud-africain avait décidé de jouer la prudence en suspendant à son tour le déploiement du vaccin.
Cependant, alors que Prétoria avait déjà renoncé au vaccin AstraZeneca qui était très peu efficace contre le variant local de la Covid-19, cette suspension était difficilement tenable au vu de la situation urgente du pays. Avec plus 1,5 million de cas répertoriés pour 53 663 morts, l’Afrique du Sud est le pays africain le plus touché par la pandémie de Covid-19.
Le pays s’est fixé pour objectif de vacciner 67% de sa population d’ici à la fin de l’année, soit environ 40 millions de personnes. Pourtant à la fin mars, on estimait que seulement 230 000 sud-africains avaient reçu un vaccin contre la Covid-19.
Face à ce retard, les autorités veulent accélérer leur campagne de vaccination, afin de mettre fin rapidement à la pandémie qui a contribué à plonger l’économie dans une récession historique l’année dernière. « Les fiches d'information des participants et les formulaires de consentement éclairé seront mis à jour pour inclure les effets indésirables nouvellement identifiés. Les participants à l'étude Sisonke seront informés des risques possibles de développer un trouble de la coagulation sanguine après la vaccination » a indiqué la SAHPRA.
Moutiou Adjibi Nourou
Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).