(Agence Ecofin) - Depuis quelques mois, le marché du riz est bousculé par les restrictions sur le commerce de la part de l’Inde, leader des exportations. Ces limitations inquiètent les observateurs d’autant plus que d’ordinaire c’est seulement 10 % de la récolte qui fait l’objet d’échanges contre 24 % pour le blé.
En dépit des inquiétudes sur le marché du riz, les risques de réédition de la crise de 2008 sont faibles. C’est ce qu’indique l’Observatoire des statistiques internationales sur le riz (Osiriz) dans son dernier rapport. En juillet dernier, l’indice FAO de prix du riz a grimpé de 2,8 % pour atteindre 129,7 points, soit 20 % de plus qu’un an plus tôt et le niveau le plus important depuis septembre 2011.
Cette hausse intervient dans un contexte de croissance de la demande et de restrictions des exportations de la part de l’Inde qui a interdit les exportations de riz brisé et imposé une taxe à l’exportation de 20 % sur certaines variétés non basmati, afin d’atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur.
Si cette situation suscite déjà des craintes sur le commerce mondial dans les prochains mois, Osiriz souligne que le monde dispose actuellement de stocks de riz confortables. D’après l’organisme, les stocks de clôture pour 2022 ont atteint 197 millions de tonnes contre 195 millions de tonnes un an plus tôt. Un tel total représente plus de 38 % des besoins globaux et est au-dessus de la moyenne quinquennale.
Comparativement à 2008, Osiriz indique que les stocks mondiaux de riz sont supérieurs de 150 % si l’on exclut les stocks chinois. Par ailleurs, indique le rapport, la Thaïlande et le Vietnam respectivement 2ème et 3ème exportateurs mondiaux anticipent une hausse des leurs exportations en 2023. Un tel scénario pourrait permettre de combler une partie des limitations de l’Inde en plus du fait que le Pakistan (4ème exportateur) devrait aussi améliorer sa production et ses ventes en 2023 après une année 2022 marquée par de graves inondations.
Plus globalement, Osiriz estime que l’Inde pourrait, malgré les barrières au commerce, assouplir les mesures restrictives vers les pays qui dépendent fortement de sa céréale dans un souci de sécurité alimentaire.
« L’ampleur de la crise actuelle dépendra de la posture dans les semaines à venir des pays exportateurs et importateurs. Une fois passées les premières réactions préventives, peut-être se souviendront-ils que les crises sur le marché du riz durent rarement longtemps et que les ajustements des prix (à la baisse) peuvent être aussi brutaux. Il est cependant probable que les cours à l’exportation se maintiennent fermes durant les prochaines semaines jusqu’à l’arrivée progressive des récoltes principales en Asie à partir du dernier trimestre 2023 », conclut le rapport.
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