(Agence Ecofin) - Depuis septembre 2022, l’Inde a commencé à appliquer plusieurs mesures de limitation de ses ventes de riz. Cette politique qui bouscule l’ensemble du marché semble partie pour durer.
En Inde, les restrictions à l’export s’appliquant au riz devraient rester en vigueur jusqu’aux prochaines élections législatives qui se dérouleront entre avril et mai prochain. C’est ce qu’a confié à Bloomberg, Krishna Rao, président de la Rice Exporters Association (TREA).
Il s’agit notamment de l’interdiction des exportations de riz brisé et de riz blanc non-basmati, d’une taxe de 20 % qui frappe les expéditions de riz étuvé et un prix plancher de 950 $ chaque tonne de riz basmati vendue à l’étranger. Dans le pays d’Asie, le Premier ministre Narendra Modi qui prépare l’échéance électorale pour son parti Bharatiya Janata Party (BJP) a fait de la lutte contre l’inflation alimentaire son cheval de bataille.
Dans ce contexte, la priorité est accordée à la constitution de réserves confortables pour limiter la hausse des prix de vente du riz dont les niveaux actuels sont par exemple supérieurs de 18 % par rapport à l’année dernière à New Delhi. Ceci d’autant plus que le pays a connu cette année des perturbations liées à la mousson qui apporte ordinairement 70 % des précipitations totales pour l’agriculture.
« Ces mesures pourraient même être prolongées même après les élections, si les prix domestiques ne reculent pas », estime Sonal Varma, économiste en chef pour l’Inde au niveau de la holding financière japonaise Nomura Holdings.
Il faut noter que l’ensemble des restrictions indiennes frappe près de 80 % des exportations globales de riz de l’Inde qui ont atteint 22 millions de tonnes en 2022, soit à peu près la totalité des volumes combinés de ses 4 autres concurrents (Thaïlande, Vietnam, Pakistan et les USA).
Sur le plan mondial, la politique de limitation de l’Inde qui pèse pour 40 % du commerce a poussé le riz à des niveaux élevés depuis plus d’une décennie. L’indice FAO des prix du riz a ainsi grimpé de 24 % d’une année sur l’autre en octobre dernier après avoir atteint son plus haut depuis 15 ans en août.
Du côté du continent africain, un prolongement des mesures devrait représenter un casse-tête pour de nombreux pays comme le Bénin, la Guinée et la Côte d’Ivoire qui font notamment partie des principaux importateurs de riz blanc non-basmati indien.
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