(Agence Ecofin) - «En Afrique subsaharienne, les récoltes pourraient être une nouvelle fois insuffisantes en 2012 en raison du manque des pluies, notamment dans les pays sahéliens», souligne Patricio Mendez del Villlar dans sa note mensuelle de marché Osiriz parue hier. L’instabilité politique au Mali, l’un des principaux producteurs de riz d’Afrique de l’Ouest, après le Nigeria, risque d’abaisser les disponibilités céréalières régionales et de relancer les importations rizicoles : elles pourraient atteindre 10 millions de tonnes (Mt), soit un tiers des importations mondiales.
Une mauvaise nouvelle alors que les cours mondiaux se sont raffermis tout en accusant une grande volatilité sur l’ensemble du mois de mars, bien que la tendance à venir demeure incertaine. «On craint un déficit hydrique en Asie et dans le Sud de l’Amérique latine, alors que la sécheresse a déjà touché le Sud des Etats-Unis en 2011», rappelle le spécialiste.
Cette crainte est, toutefois, contrebalancée par le niveau élevé des stocks mondiaux, stocks qui atteindraient le record de 151,5 Mt en 2012, ce qui devrait «couvrir largement les besoins globaux d’importation», peut-on lire dans la note de marché.
La guerre des prix sur le marché suit son cours, le Viet 25% ayant baissé de 2,5% en mars pour s’établir à $ 378 la tonne, ce qui le place à un niveau très compétitif même face aux 25% brisures indien qui s’est vendu en moyenne à $ 380. De son côté le Pak 25% a augmenté à $ 414 contre $ 380 en moyenne sur février et le Thaï 100%B, riz de référence, a coté $ 548 contre $ 536 le mois précédent.
Mais ce serait le Brésil l’étoile montante sur la scène rizicole mondiale avec des exportations qui ont grimpé de 150% en 2011. Ces exportations «concernent en particulier des riz étuvés et riz brisures à destination de l’Afrique subsaharienne où le Brésil concentre plus de 60% de ces exportations. En 2012 les ventes externes brésiliennes devraient reculer mais leur volume dépendra essentiellement des mécanismes de promotions des exportations, lesquels seront eux-mêmes fonction du niveau des prix internes», estime Patricio Mendez del Villar.
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.