(Agence Ecofin) - En Afrique de l’Ouest, le riz est l’une des graminées les plus consommées avec le maïs et le blé. La région abrite les principaux importateurs de la céréale du continent africain.
Au Libéria, le gouvernement a accordé des subventions de 11 millions $ en 2022 pour améliorer l’accessibilité du riz aux populations. C’est ce qu’indique l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un rapport publié en avril dernier et qui passe en revue les politiques commerciales du pays d’Afrique de l’Ouest.
D’après l’institution, cette enveloppe représente le double du montant déboursé en 2021. La majeure partie de ce financement public sert d’abord à subventionner les importations de riz depuis l’étranger par des opérateurs agréés afin de satisfaire les besoins dans un contexte de faiblesse de l’offre.
En effet, le pays produit en moyenne 170 000 tonnes de riz alors que la consommation dépasse des 500 000 tonnes par an. Un fossé important qui entretient la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et fait de la graminée, la principale denrée alimentaire importée, selon les données de la Banque africaine de développement (BAD).
Pour l’OMC, le soutien de l’État permet de garantir un prix plafond de vente du riz dans un intervalle compris entre 17 et 17,5 $ respectivement pour le sac de 25 kg en gros et en détail depuis novembre dernier. En outre, le riz étuvé est le principal bénéficiaire des subventions du fait de l’importance de sa consommation par l’essentiel des ménages (plus de 60 % du stock total).
Si selon le gendarme du commerce mondial, l’aide publique profite aux consommateurs, ce dernier souligne qu’elle engendre également plusieurs effets pervers. Il s’agit notamment de la contrebande de riz avec les autres pays de la sous-région et aussi un désavantage pour les producteurs locaux qui doivent faire face à des prix plus bas à la vente.
Pour le reste, les analystes estiment qu’un changement de la politique de subvention reste peu probable du côté des autorités qui depuis janvier dernier exonèrent de droits de douane les importations de la céréale.
Dans le pays, depuis plusieurs décennies, le maintien des prix du riz à des niveaux abordables pour les populations est une condition critique pour la stabilité sociale à l’image du blé dans les pays d’Afrique du Nord.
Les « émeutes du riz » qui ont éclaté en 1979 après une augmentation des prix décidée par le président de l’époque William Tolbert représentent un bon exemple du caractère sensible de cette question.
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