(Agence Ecofin) - « Ignorer les décisions du Conseil national de la communication ». Voilà l’appel lancé par le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc). Il s’agit en fait des dernières sanctions prononcées par l’organe de régulation contre plusieurs médias et journalistes. Des décisions prises à l’issue de la session ordinaire du Cnc tenue le 11 mars 2016. Trois journaux suspendus de parution pour des périodes allant de 1 à 3 mois. Deux directeurs de publication suspendus. Neuf journalistes suspendus de l’exercice de la profession pour des durées comprises entre 1 et 6 mois. Un autre journaliste averti. Enfin, une émission de télévision suspendue pour 6 mois.
Dans une déclaration faite ce 28 mars, le Snjc indique que ces sanctions « sont nulles et de nul effet ». « Et pour cause, explique le syndicat, les mandats de 7 des 9 membres, à l’exception du président et du vice-président, étaient arrivés à terme depuis le 22 février 2016 ». La composition illégale du Cnc n’a été corrigée que plus tard, à la faveur du décret signé le 24 mars par le président de la République, renouvelant le mandat des autres membres du Cnc. Certes, 6 d’entre eux ont été reconduits, mais le Snjc relève que ces nominations ne sont pas rétroactives. Et donc, les décisions du Cnc sont caduques.
En lançant son appel au boycott des sanctions du Cnc, le syndicat des journalistes met en garde cet organe « contre toute nouvelle tentative d’intimidation, de musellement et de harcèlement de médias à capitaux privés ou de leurs promoteurs ». Le Snjc « appelle les professionnels des médias, toutes obédiences confondues, à la mobilisation, à la vigilance et à la responsabilité ». Au cours d’une conférence de presse, le président, Denis Nkwebo (photo), a clairement dit qu’une marche des journalistes serait organisée s’il le faut.
Assongmo Necdem
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