(Agence Ecofin) - L’industrie de la publicité en ligne a perdu près de 22 milliards$ à cause du blocage publicitaire, selon une étude de PageFair et Adobe. Cette perte est la conséquence du choix de quelques 200 millions d’internautes d’utiliser des programmes pour bloquer la publicité sur les pages web visitées. Ce 6% des usagers d’Internet qui ont fait ce choix, et leur nombre progresse de 70% par an.
Il y a là de quoi inquiéter l’Interactive Advertising Bureau (IAB), la fédération mondiale de la publicité en ligne. Elle vient de lancer une nouvelle certification pour une publicité qui agresse moins les internautes. La nouvelle certification se résume dans l’acronyme anglais Lean qui caractérise les nouveaux formats de publicité : légers, chiffrés, choisis, non-invasifs.
L’IAB propose aux opérateurs de publicité en ligne un code de bonne conduite qui tranche avec la façon dont ils ont exercé leur activité jusqu’ici. En effet, dans son communiqué du 15 octobre 2015, la fédération mondiale reconnaît que la profession s’est « plantée » par trop de publicités invasives, trop de ciblage des utilisateurs et trop de course au profit. Conséquence, de nombreux internautes sont dégoûtés à force d’être surexposés à la publicité et de travailler sur un web de plus en plus lent.
L’IAB comprend qu’avec l’explosion de l’Internet au début des années 2000, et le web gratuit comme corollaire, les entreprises n’avaient plus que la publicité pour survivre, encore que beaucoup d’entre elles ont fermé. « La publicité en ligne est devenue la base d’un moteur économique qui, aujourd’hui encore, faittournerle Web gratuit et démocratique », écrit l’IAB. Mais l’exagération a créé l’effet contraire, qui menace aujourd’hui le secteur : c’est le blocage publicitaire. Des éditeurs de logiciels comme Eyeo ont commencé à proposer des solutions aux internautes. L’un de ces logiciels les plus utilisés est AdBlock Plus, conçu par Eyeo.
Le magazine spécialisé « AdAge » note que certains bloqueurs de publicité ont ensuite créé des listes blanches de publicités qui ne sont pas bloquées par défaut. Pour y figurer les publicités doivent ne pas perturber la lecture et ne pas être agressives (pas de publicités animées ou clignotantes, pas de pop-up surgissant lors de la navigation, etc.). Même après avoir rempli ces critères, les éditeurs de publicité doivent payer des frais techniques à ces bloqueurs. Les procès pour racket n’ont pas prospéré jusqu’ici.
La solution vient peut-être de l’IAB. La nouvelle certification proposée se rapproche des critères des listes blanches. En plus, le grand public sera invité à participer aux discussions fixant le cadre précis du nouveau standard.
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