(Agence Ecofin) - La délégation marocaine était absente à la grande marche contre le terrorisme ce dimanche 11 janvier 2015 à Paris. La manifestation faisait suite aux attaques et à la prise d’otages perpétrée ces derniers jours en France. Le Maroc tenait à dénoncer la présence des « caricatures blasphématoires » du prophète Mahomet, selon le communiqué de l’ambassade du Royaume chérifien au France.
Ce même dimanche, la délégation marocaine, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar (photo), s’est rendue au palais de l’Elysée et a présenté « les sincères condoléances du Royaume du Maroc ». Elle n’était pas à la marche à laquelle ont pris part 45 chefs d’Etat et de gouvernement. 6 présidents africains étaient présents : le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Sénégalais Macky Sall, le Béninois Thomas Boni Yayi, le Togolais Faure Gnassingbé et le Gabonais Ali Bongo. Plusieurs responsables musulmans ont également marché à Paris.
Le Maroc n’a pas que boycotté la manifestation, le royaume chérifien a également annoncé l’interdiction des journaux étrangers qui republient les caricatures du Prophète en hommage aux victimes de l’attentat contre le siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. « La rediffusion des caricatures du Prophète Mahomet n’a rien à avoir avec la liberté d’expression, mais raviverait plutôt les sentiments de haine contre l’Islam et les Musulmans », a précisé le ministre marocain de la Communication, Mustapha el Khalfi, par ailleurs porte-parole du gouvernement, cité par le quotidien électronique Hespress.
Le président de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (Fmej), Noureddine Miftah, a le même avis : « Republier les caricatures portant atteinte au Prophète Mahomet serait joué avec le feu, (...), au lieu de s’unir pour combattre le terrorisme », a-t-il dit. Selon l’article 29 du Code marocain de la presse, le ministre de la Communication peut interdire l’import de publications « portant atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l’intégrité territoriale [du Maroc], au respect dû au Roi ou à l’ordre public ».
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