(Agence Ecofin) - Samedi dernier, le patron de l’armée nationale libyenne, basée à l’Est a annoncé la fin du blocus sur les champs et ports pétroliers du pays. Cependant, il pourrait être rétabli à nouveau si les recettes pétrolières ne sont pas partagées équitablement ou si elles financent le terrorisme.
Samedi dernier, le maréchal Khalifa Haftar a annoncé la levée du blocus sur les champs et ports pétroliers libyens, après plus de 8 mois de suspension des activités. Le blocus avait été mis en place pour réclamer au gouvernement de Tripoli, une redistribution équitable des recettes pétrolières entre l’Est et l’Ouest.
« Nous avons décidé d’autoriser la reprise de la production et l’exportation du pétrole sous conditions, à savoir une répartition équitable des revenus pétroliers et la garantie que ceux-ci ne soient pas utilisés pour soutenir le terrorisme », a déclaré M. Haftar.
Une annonce qui fait suite à une série de manifestations des populations de Benghazi, bastion du chef militaire, pour protester contre la corruption des autorités de l’Est, les coupures de courant et les pénuries de pétrole et d’argent.
Selon deux ingénieurs de la société publique du pétrole (NOC), la production a redémarré ce matin sur les champs de Sharara, le plus important de la Libye, avec un potentiel de plus de 300 000 barils par jour.
Il faut surtout dire que c’est le fruit de la pression de plusieurs pays qui ont plaidé pour la reprise des exportations libyennes de pétrole, de quoi soulager la population face à l’inflation et aux diverses difficultés liées aux besoins de base. Pour rappel, entre janvier et aujourd’hui, le blocus sur les opérations pétrolières a engendré une perte de près de 10 milliards de dollars pour les caisses publiques.
Suite à cette annonce, les prix du pétrole ont plongé ce lundi, le marché craignant une nouvelle surabondance de l’offre. Le Brent a baissé de 78 cents à 42,37 dollars le baril, ce qui représente sa plus forte baisse quotidienne depuis deux semaines. Le brut américain a, quant à lui, baissé de 84 cents à 40,27 dollars le baril.
Olivier de Souza